Sécheresse en Algérie: La FAO appelle à opérer un changement radical

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L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a appelé à opérer un changement fondamental de la manière dont la sécheresse est perçue et gérée au Proche-Orient et en Afrique du Nord comme l’Algérie. Dans un nouveau rapport publié le 15 juin, l’agence insiste sur la nécessité d’une approche plus proactive basée sur les principes de la réduction des risques afin de renforcer la résilience face aux sécheresses. « Même si le pétrole contribue fortement à l’économie de nombreux pays, l’agriculture joue toujours un rôle important dans le PIB de la région et est essentiel à la sécurité alimentaire des populations », indique-t-on dans le rapport.

Pour l’agence, les sécheresses sont coûteuses et peuvent sérieusement compromettre le secteur agricole. En 2015-2016, la dernière sécheresse en Afrique du Nord a affecté tous les pays et engendré une baisse importante de la production céréalière en Algérie, au Maroc et en Tunisie.

« Même si la région est habituée aux phénomènes de sécheresse, durant ces quatre dernières décennies, les sécheresses s’y sont généralisées et ont augmenté en durée et en fréquence, probablement en raison du changement climatique », précise-t-on.

La région est particulièrement sujette aux vagues de sécheresse et compte parmi les zones les plus affectées par les pénuries d’eau au monde, avec le désert représentant les trois quart de son territoire. Les capacités financières, administratives et techniques nécessaires pour faire face à la sécheresse dans les régions du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord sont inadéquates, rendant les agriculteurs et les éleveurs – les premiers et les plus durement touchés lors des vagues de sécheresse – encore plus vulnérables.

Selon la même source, les agriculteurs et les éleveurs font face à des défis grandissants, alors que l’eau devient de plus en plus rare, que la terre se dégrade et s’effrite davantage et que les sols deviennent de plus en plus fragiles.

Néanmoins, selon le rapport, la plupart des efforts se concentrent surtout sur comment se rétablir après une période de sécheresse, plutôt que sur les moyens de réduire l’impact du phénomène. A cela s’ajoute une préparation et des financements insuffisants, ainsi qu’un manque de coordination, qui demeurent des obstacles importants.

« Même si prévenir ou atténuer les impacts de la sécheresse peut s’avérer moins coûteux qu’organiser une intervention pour y faire face, cela ne se manifeste pas forcément en actions de planification, en allocations de budget ou encore en changement dans la manière dont opèrent les institutions », ajoute-t-on.

Comme solution, l’agence suggère de fournir une aide alimentaire d’urgence, un accès à l’eau, au fourrage et créer des emplois comptent parmi les approches les plus communes adoptées par les gouvernements de la région pour soutenir les populations frappées par la sécheresse. Le rapport insiste sur la nécessité de développer et de mettre en œuvre des politiques nationales de gestion de la sécheresse, conformes aux objectifs de développement du pays, sans oublier la mise en place de systèmes d’alerte précoce.

Elle recommande la diffusion de technologies visant à lutter contre la sécheresse et à soutenir les politiques et les incitations encourageant une utilisation rationnelle des ressources en terre et en eau. Cultiver des cultures résistantes à la sécheresse et à maturation rapide en bassin versant et encourager l’adoption de méthodes d’irrigation modernes (dont l’irrigation au goutte à goutte et l’irrigation par aspersion) font partie des mesures qui devraient être adoptées à grande échelle afin de lutter contre le changement climatique.

Elle propose également d’installer des parcelles de terre séparément pour cultiver des arbres ou des petits arbres dans les champs agricoles et les pâturages afin de stimuler leur croissance permet de générer des arbres présentant une utilité multiple, dont celle d’atténuer les impacts de la sécheresse.

Quant aux répercussions de la sécheresse dans la région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord, le rapport cite l’agriculture qui est le premier secteur touché – et le plus durement – lorsque survient une période de sécheresse. Ces quatre dernières décennies, les impacts de la sécheresse ont contribué à faire baisser la production alimentaire nationale et les revenus des populations rurales.

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