Marche des Arouch du 14 juin : Que deviennent les organisateurs du mouvement ?

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Il y a 17 ans, un 14 juin, 2001, jour pour jour, qu’a eu lieu la plus grande manifestation et mobilisation de toute la de Kabylie pour dire non à la répression qui s’était abattu sur la région.

Plus de deux millions de personnes sont sorties dans les rues pour une marche historique, mais aussi pacifique, qui a marqué la mémoire collective. L’appel du Mouvement citoyen, en pleine crise du Printemps noir, avait mobilisé, on s’en souvient, toute la Kabylie pour dénoncer ce qui a été qualifié en ce temps-là par les Aarouchs de « crime d’État ».

Près de deux millions de personnes ont afflué vers Alger pour faire entendre raison au pouvoir. Les villages se sont vidés.

Certains jeunes ont rallié Alger à pied à partir de Béjaïa, rejoint par d’autres jeunes mobilisés plus que jamais. C’était le cas à Azazga et Tizi Ouzou, puis à Naciria et Thénia.

Ce jour-là le gouvernement a signé la décision qui prive jusqu’à présent les Algériens de toute manifestation dans leur capitale politique.

Les délégués voulaient maintenir le trajet tracé à l’avance, mais, le ministre de l’Intérieur de l’époque, Yazid Zerhouni, voulait en imposer un autre. C’est ainsi que la marche qui se voulait pacifique, tourna en drame : des morts et des blessés, sans compter les dégâts matériels. La marche sera alors avortée.

Depuis, chaque année, l’anniversaire du 14 Juin est commémoré dans la douleur. Ali Gharbi, président du CSC d´El-Kseur, véritable locomotive de la contestation en Kabylie, a déclaré à l’époque : «On souhaite le dénouement rapide de cette crise.»

C’est ainsi que naitra le Mouvement citoyen des Aarchs, ou simplement Laarach, qui est une organisation kabyle, suite aux évènements du Printemps noir de Kabylie de 2001, ayant pour but de représenter les revendications des « manifestants » au gouvernement algérien.

En 2003, les Arouch, divisé en deux tendances, font leur réapparition dans la scène politique Kabyle, se réclamant comme un mouvement représentant « tous les Algériens ». Le mouvement des Arouch militait pour l’officialisation de la langue berbère, la réorganisation de l’État algérien et de ses méthodes de gouvernance et plus de prérogatives dans la gouvernance des régions et localités.

La plate-forme d’El-Kseur, émise le lundi 11 juin 2001 suite aux évènements du Printemps noir de Kabylie de 2001, exposait plusieurs revendications adressées au gouvernement algérien.

Le mouvement citoyen des Aarchs de Kabylie a éclaté en deux tendances principales à partir du mois d’octobre 2003.

L’une, « dialoguistes », est favorable à un dialogue avec le gouvernement algérien. Elle est conduite par Belaïd Abrika, Rachid Allouache, Mohamed Iguetoulene, Bezza Ben Mansour et Ali Gherbi et émet ses revendications sans substance à un niveau national. Lors des élections législatives de 2007, les dialoguistes ont constitué une liste conduite par Mohamed Iguetoulene et appuyée par Abrika, qui n’obtint aucun siège en Kabylie.

L’autre, refusant ce dialogue, elle est conduite par des militants proches du RCD, du MAK ou du FFS à l’instar de Atmane Mazouz, Rabah Boucetta, Hamid Maakni, Med Ouamer Hachim, Med Saidani, Med Meziani, Zahir Ben Khellat ,Samir Rabhi…

Mais les évènements du printemps noir dureront deux autres années, avant que le pouvoir n’accepte de négocier entre 2004 et 2005. Tamazight a été déclarée « également langue nationale » le 12 mars 2002. Les victimes du printemps noir ont reçu des indemnités. Mais justice n’a jamais été faite.

Mais que deviennent les organisateurs de ce mouvement ? Pour Ali Gharbi l’ancien délégué du mouvement des Archs a réapparu en 2009, à l’occasion d’un meeting animé à Béjaia par le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem.

Ali Gherbi, était candidat malheureux aux élections législatives de 2007 sur la liste du PNSD.

On dit également que certains organisateurs ont détourné le mouvement à des fins personnelles. Ali Gharbi est aujourd’hui maire d’El Kseur. Pour ce qui est de Belaid Abrika, les kabyles ont perdu toute confiance en lui. On se souvent en 2011, arrivé aux environs de 10h00 à la place du 1er Mai, Belaid Abrika a été chassé par des jeunes manifestants à coup de pieds en le traitant de traître. « Tu as trahi le mouvement kabyle de 2001, dégage », criaient des jeunes manifestants. Abrika a quitté les lieux en courant. Mais que devient aujourd’hui Abrika et tous autres animateurs du mouvement des Arouch?

 

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