Utilisation excessive des pesticides: Les algériens empoisonnés sans le savoir

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Le débat sur l’utilisation excessive des pesticides en Algérie n’a, jusque là, pas été pris au sérieux ni par les pouvoirs publics, ni même par les experts. Aujourd’hui, l’information dur le rejet, par la Russie de la pomme de terre algérienne à cause des pesticides fait surgir certains sur la question. Pourtant, le monde entier se révolte contre l’utilisation de ces produits surtout dans l’agriculture.

En Algérie, nous ne savons même pas ce que contient nos assiettes ou ce que nous mangeons. Par manque de sensibilisation, la culture de manger Bio est inexistante chez-nous.

Ils sont dans l’air, sur nos légumes, dans nos placards. Les pesticides ne se voient pas à l’œil nu, mais font partie de notre quotidien. Or ces substances phytosanitaires – herbicides, insecticides ou fongicides – ne sont pas anodines. Non contentes d’avoir des effets nuisibles sur l’environnement, elles ont également un impact sur notre santé.

Pourtant, les risques sont plus importants pour les utilisateurs. En manipulant, pulvérisant ou respirant des produits phytosanitaires, les professionnels se retrouvent particulièrement exposés. Agriculteurs, mais aussi concepteurs de pesticides forment ainsi l’une des catégories les plus à risques et les plus surveillées en la matière.  Les résultats des différentes analyses font apparaître un lien fort entre l’exposition professionnelle aux pesticides et l’apparition de la maladie de Parkinson, d’un lymphome non hodgkinien, d’un cancer de la prostate ou d’un myélome multiple (sorte de cancer du sang). Les habitants voisins de domaines agricoles sont eux aussi concernés par les pesticides qui, après un épandage, vont être transportés dans l’air. La contamination peut se faire par voie respiratoire. Les enfants vivant à proximité de zones agricoles risquent également de toucher des plantes aspergées de gouttelettes de pesticides, puis de mettre les mains à leur bouche.

Les pesticides ne s’arrêtent pas au champ. Ils pénètrent dans les sols, mais aussi (et surtout) dans les plantes, fruits et légumes qu’ils traitent. C’est donc en mangeant des aliments traités que les consommateurs se retrouvent exposés aux produits phytosanitaires. Ils le sont aussi chez eux, à faible dose, lorsqu’ils utilisent des herbicides pour leur jardin ou des insecticides dans leur maison.

Malheureusement, en Algérie, toutes ces données ne sont guère prises en considération. Qui sont responsables d’une telle situation ?

Mieux vaut tard que jamais ! Les associations des consommateurs et représentants des commerçants commencent à bouger afin de dénoncer ces faits.

L’association nationale des commerçants et artisans (ANCA) pointe du doigt les ministères de la santé, du commerce et de l’agriculture.

« En Algérie c’est au ministère de la santé, le premier concerné, qui doit de réagir, et doit prendre des mesures dans ce sens, même pour les produits locaux », dira le président de l’ANCA, MBoulenouar. Pour lui il ne faut pas accuser les agriculteurs, car la majorité ne sait ni lire ni écrire. « Quand on présente un pesticide à l’agriculteur pour traiter ses cultures, sans lui donner des explications, sur la dose par exemple qu’il doit utiliser, et bien c’est la santé des consommateurs qui est en jeu. Il faut un accompagnement des agriculteurs dans l’utilisation des engrais et des pesticides. Et là c’est le rôle du ministère de l’agriculture », ajoutera MBoulenouar.

De son côté, l’association de la protection des consommateurs APOCE, dit avoir dénoncé l’utilisation des pesticides depuis plus de trois ans. « Nous avons saisi différentes instances sur le sujet, les ministères concernés, les laboratoires etc… mais en en vain aucune réaction », nous dira le président de l’APOCE, Mustapha Zebdi. Selon lui, son association a même proposé la création d’un conseil de la sécurité alimentaire, chose qui n’a pas été prise au sérieux. « Les faits sont là, nous nous n’avons pas attendu l’affaire des Russes qui auraient rejeté la pomme de terre algérienne à cause des pesticides. Les pesticides existent partout, se commercialisent de manière anarchique sans contrôle, nos aliments sont bourrés de produits chimiques, des résidus d’antibiotiques sont dans les volailles, que peut-on dire de plus pour faire bouger les responsables », ajoutera MZebdi.

En attendant donc la réaction des responsables des autorités concernés, ce sont les professionnels comme les agriculteurs et les consommateurs qui payent le prix d’une telle situation.

Aussi, il faut donc plus d’intervenants que l’ANCA et l’APOCE pour dénoncer les faits et arriver à faire bouger les autorités concernées.

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