Vidéo anti-Bouteflika tournée au Parlement européen: Où est le respect de la dignité humaine dans le journalisme ?

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La vidéo de la journaliste algérienne accréditée auprès de l’UE, Layla Haddad, attaquant le président de la République Abdelaziz Bouteflika, continue d’alimenter les débats en Algérie et en Europe. Entre ceux qui la soutienne pour la cause de la liberté d’expression et ceux qui s’opposent à ces attaques, les choses deviennent de plus en plus compliquées surtout pour ce qui est des relations diplomatiques avec Bruxelles.

Mais lorsqu’on décrypte très attentivement ses paroles, même pour la liberté d’expression, on ne peut qu’être mal à malaise quant au procédé utilisé. Certes, dans la liberté de la presse il est permis de s’attaquer à une personne, , pas pour sa maladie ou sa forme, comme la fait Layla Haddad contre le président Bouteflika, mais de s’attaquer plutôt à son bilan, ou son travail envers le pays qu’il dirige.

«Vous voilà assis sur une chaise roulante, le regard hagard et la bouche béante (…) vous n’êtes plus qu’un amas de chair, immobile exposé au monde en dépit du mépris de toute une nation (…) », distille Layla Haddad dans sa vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

Pourtant, la mission d’information du citoyen propre au journalisme est génératrice de droits et de devoirs, donc d’une responsabilité sociale spécifique qui a servi d’élément structurant à sa constitution en tant que profession. Censé garantir la liberté d’informer, cet état de fait empêche en contrepartie d’assurer la qualité et le caractère responsable de l’information.

La question qui se pose pour le cas de Layla Haddad, est-elle objective  dans sa vidéo ? non bien sûr, car si on définit l’objectivité du journaliste, elle ne peut être une vue de l’esprit étant donné que le premier caractère du journaliste c’est sa relation avec les faits. Il est de coutume en journalisme d’affirmer que les faits sont sacrés. Cette maxime détermine même l’action du journaliste qui doit d’abord s’en tenir qu’aux faits qui fondent son enquête, son reportage, en clair sa production journalistique.

Ce qui est regrettable aussi, c’est que Layla Haddad, marié à un gendarme bruxellois, à ses yeux, les Algériens sont devenus «l’objet de la risée du monde».

Respecter la dignité humaine est important dans toute profession, et spécialement dans le journalisme, car derrière le simple récit d’un événement il y a les sentiments, les émotions et, en définitive, la vie des personnes. Le journalisme doit toujours respecter la dignité de la personne. Layla Haddad a-t-elle respecté la dignité du Président de la République Bouteflika ? bien sûr que non. Est-ce qu’elle sait que la vie d’une personne injustement calomniée peut être détruite à jamais ?  oui. Certes la critique est légitime et nécessaire, tout comme « dénoncer » le mal d’ou qu’il vient, mais cela doit toujours être fait en respectant l’autre, sa vie, ses affections.

Le journalisme ne peut pas devenir une « arme de destruction » des personnes, voir de peuples. Cette digne profession devient très fragile, surtout lorsqu’elle est représentée par des journalistes comme Layla Haddad, licencié de Canal Algérie et qui semble trouver une belle  occasion de se venger sur son propre pays.

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