Salah Souilah, président de l’UGCAA: « Les marché de gros et de détails sont livrés à une anarchie totale »

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L’Express-Dz : La question de la crise de lait refait surface durant ce mois de Ramadhan. Le ministre de l’agriculture explique ce problème par la perturbation de la distribution de ce produite de grande consommation, accusant certaines laiteries de « manipulation » et considérant que c’est un problème d’organisation, de sensibilisation et de mobilisation des producteurs et des distributeurs. Quel commentaire faite-vous dans ce sens ?


MSouilah : Il faut savoir que la crise du lai a ressurgit durant le ramadhan car la demande est forte sur ce produit. Je rappelle également la création de la fédération nationale des distributeurs de lait qui a tenu lundi son 1er congrès national, en fin mars, et qui œuvre à définir les causes de la pénurie du lait sur le marché, à parvenir à un accord avec les parties concernées sur la marge bénéficiaire au profit des distributeurs de lait et à garantir le droit de rendre à l’usine les marchandises endommagées en vue de contribuer à l’organisation du marché et de barrer la route aux intrus.

Depuis, le gouvernement a décidé d’augmenter la quantité de la poudre de lait au profit des producteurs. Aujourd’hui, le ministre de l’Agriculture vient accuser encore une fois les laiteries et les distributeurs considérant qu’ils sont derrière cette crise. Je dirai, qu’il faut cesser d’accuser ces deux parties sans arguments fondés. Je précise aussi que depuis la création de cette fédération, les distributeurs se déplacent avec une feuille de route qui doit être signé par le commerçant dès qu’il reçoit le nombre de caisse de lait en sachet. Donc je ne vois pas pourquoi les distributeurs sont pointés du doigt. Pourquoi ne pas accuser les commerçants, car ils peuvent bien acheter 20 caisses, garder 10 et vendre aux cafétérias les 10 autres, c’est juste un exemple, moi je n’accuse personne.

Donc au lieu de présenter les arguments faciles, comme accuser les laiteries et les distributeurs, il faut plutôt chercher les vraies causes de cette crise et les régler intelligemment.


Et pour ce qui est des prix des produits de large consommation, comme les légumes et les fruits. Vous avez déclaré avant le mois du Ramadhan que ces derniers qui ont connu une hausse vertigineuse, vont connaitre une baisse dès les premiers jours du mois sacré. Mais nous sommes à 14 jours et les prix sont toujours élevés. Comment expliquez-vous cela ?


Tant que les prix sont libres sur les marchés de gros et de détails, on ne peut maitriser ces derniers. Et malgré que le ministère du Commerce effectue des contrôles au niveau des marchés, cela reste insuffisant.


Où se situe le problème à votre avis et que faut-il faire ?


Le grand problème se situe au niveau de l’organisation des marchés. Il y a une anarchie totale. Lorsque le ministre du Commerce s’est rendu dernièrement au marché de Boufarik, et bien à sa sortie du marché il s’est perdu, pourquoi, parce que l’entrée et la sortie sont livrée à une anarchie totale. Il faut que les ministères du commerce, de l’agriculture, de l’Intérieur se réunissent une bonne fois pour toute, avec les représentants des commerçants, pour réorganiser les marchés et régulariser les prix. Nous ne pouvons continuer à trouver des solutions de bricolage comme les marchés de proximité. Il faut régler le problème de fond en comble.

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