Reporters sans frontières (RFS) a dénoncé, ce vendredi 25 mai la condamnation du blogueur Touati Merzoug par le parquet de Bejaia à dix ans de prison et 50.000 DA pour les chefs d’accusations d’« intelligence avec une puissance étrangère » et « incitation à la rébellion ».
RSF, « dénonce cette condamnation disproportionnée et injustifiée, déclare Souhaieb Khayati directeur du bureau Afrique du Nord de RSF », indique l’ONG dans un communiqué, estimant, qu’une « publication sur les réseaux sociaux ne saurait conduire à des peines aussi lourdes de prison ferme ». Dans ce contexte, RSF appelle à « l’abandon des charges » qui pèsent contre le blogueur, avant d’ajouter que « l’avocat » du blogueur aurait indiqué qu’il « allait s’entretenir avec son client pour savoir si celui-ci comptait faire appel ».
Dossier disproportionné
De son côté, la Ligue Algérienne des Droits de L’homme (LADDH), a dénoncé « un procès à sens unique, uniquement à charge ».
« Il n’y a pas eu de témoins à décharge, les témoins cités par la défense, on ne les a pas vus, a indiqué
Said Salhi, vice-président de la LADDH, dans une déclaration à l’AFP. « C’est un dossier disproportionné, avec des accusations très graves par rapport au contenu », a t-il précisé.
La ligue juge la peine infligée au blogueur de très lourde : « Dix ans, c’est une peine très lourde » au regard des faits, estime M.Salhi, précisant qu’au moment du verdict Merzoug Touati était « vraiment abattu et très affaibli ».
« La liberté d’expression menacée »
La réaction d’Amnesty International n’est pas en reste. Dans un communiqué l’ONG de défense des droits de l’homme estime qu’il « est tout à fait choquant que soit infligée une telle peine à quelqu’un qui n’a fait qu’exprimer son opinion pacifique sur internet ».
A cet effet, elle a appelé les autorités algériennes à « libérer immédiatement et sans condition M. Touati, prisonnier d’opinion ».
« En tant que journaliste-citoyen, Merzoug Touati a le droit le plus strict de rendre compte du monde autour de lui et du pays dans lequel il vit », soutient, Heba Morayef, directrice d’AI pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord..
Pour l’IA, l’arrestation du blogueur, son procès et le verdict contre lui, sont des « preuves » supplémentaires que la « liberté d’expression reste menacée en Algérie ».