Le ministre des Affaires Etrangères, Abdelkader Messahel, appelle les pays africains à lutter contre les sources de financement du terrorisme sur le continent, en intégrant la dimension de développement économique et social, dans son discours d’intervention lors de la réunion de Haut niveau sur la lutte contre le financement du terrorisme, qui se tient ce lundi et mardi à Alger.
En effet, le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent (GIABA), en Afrique de l’Ouest, « a relevé au moins onze typologies de sources de financement du terrorisme », indique M. Messahel. Il s’agit du commerce et autres activités lucratives, certaines ONG et les prélèvements caritatifs, la contrebande d’armes, le trafic de drogues, la contrefaçon de divers produits dont les médicaments et les psychotropes, la piraterie, la prise d’otages contre rançons, le trafic de biens culturels, la migration illégale, le transfert de fonds et la mendicité, énumère le Chef de la diplomatie algérienne qui n’écarte pas l’existence d’autres sources de financement du terrorisme.
Dans un récent rapport, publié en février dernier, par des organismes régionaux et internationaux qualifiés indique –OCDE (Organisation de Coopération et de Développement économique), GIABA (Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent), BAD (Banque Africaine de Développement) et NEPAD (Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique)- que les activités du crime organisé représentent 3,6% du PIB (Produit intérieur brut) des quinze pays de l’Afrique de l’Ouest. Un autre rapport du Réseau Mondial contre la Contrefaçon et l’Union des Fabricants (France), paru en décembre 2017, montre comment le terrorisme utilise la contrefaçon pour se financer, cite M. Messahel.
Il appelle les pays individuellement et collectivement à prendre les mesures requises pour mieux contrôler, entraver et tarir ces multiples sources de financement du terrorisme. « Il y a aussi un besoin certain de cerner davantage l’évolution permanente des méthodes, mécanismes, procédés et canaux utilisés autant par les groupes terroristes que les groupes criminels pour déplacer et faire circuler leur argent », suggère-t-il en relevant le caractère transnational du phénomène et sa jonction avec le crime organisé.