La publicité sur les médicaments non remboursables sera bientôt autorisée. Un projet de loi est déposée dans ce sens devant le bureau de l’Assemblée populaire nationale; selon Hammou Hafid, directeur général de la pharmacie, auprès du ministère de la santé de la population et de la reforme hospitalière. Ce qui constitue une première en Algérie. En effet la publicité sur les médicaments est interdite jusqu’à ce jour. «Depuis l’indépendance la médecine était gratuite pour tous les Algériens, pour les salariés et non salariés. Donc il n’y avait pas une nécessite de faire la publicité sur les médicaments. Mais avec la nouvelle loi relative à l’automédication déposée devant l’APN ; la publicité sur les médicaments non remboursables sera autorisée prochainement. » nous explique M Hammou en marge des travaux de la journée nationale sur la pharmacie organisée à Alger.
En fait la crise financière qui secoue le pays depuis 2014 oblige pour soulager la CNAS. Cette loi va booster par ailleurs la production nationale des médicaments non remboursables ainsi que le chiffre d’affaires des pharmaciens. Et par la même les dépenses de la sécurité sociale seront amplement réduites puisque les patients paient de leur poche les médicaments non remboursables.
« Automédication responsable »
Selon le directeur général de la pharmacie, iI s’agit en fait d’autoriser l’automédication « responsable ». Cette dernière sera ainsi accompagnée de garde fous pour éviter les abus et autres dérives ; comme partout dans le reste du monde développé. Et puis l’automédication contrôlée va soulager les patients financièrement et médicalement parlant. Ils ne seront plus obligés de recourir aux prescriptions et ordonnances des médecins. Ainsi cette automédication sera soumise à des conditions strictes, selon les dispositions du projet de sera qui sera adopté sans doute au cours de cette session de printemps.
« Les pharmaciens doivent respecter ces conditions liées notamment à la connaissance et la prise en charge de leurs patients correctement. Ils sont tenus de contribuer aussi à la sécurité de leurs clients en s’impliquant dans la nature de la consommation de médicaments. Cette loi les oblige à prodiguer de conseils pour éviter d’éventuelles complications, surdosages et autres risques. » soutient encore M Hammou. Selon lui, plus de 50% des Algériens ont recours à l’automédication ; alors qu’elle est plus de 80% en France.
« Il s’agit pour nous d’encadrer cette activité par une meilleure réglementation avec des garde fous rigoureux qui impliquent la responsabilité des pharmaciens et des patients eux-mêmes en cas de violation de ces nouvelles dispositions prévues dans cette loi » a-t-il indiqué.
Les pharmaciens sont ainsi interpellés pour connaitre les pathologies de leurs clients avant de délivrer tout médicament non prescrit par un médecin. L’automédication contrôlée évitera l’évolution des pathologies et permettra le soulagement des douleurs ou des vomissements. Ces derniers constituent en fait des cas d’urgence.