Le gouverneur de la banque d’Algérie critique les banques et prend du recul par rapport à la finance islamique

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Ce n’est pas pour demain la veille pour le développement de la finance islamique en Algérie, encore moins sa reconnaissance officielle. Le gouverneur de la banque d’Algérie, Mohamed Loukal affiche clairement des doutes pour l’essor de la finance islamique, mais pourrait cependant constituer un mode alternatif de financement de l’économie nationale.  La demande des banques de financements islamiques semble ainsi remise aux calendes grecques. Le gouverneur de la banque d’Algérie apporte des limites au développement de la finance islamique.

 « Je demande aux banques commerciales d’ouvrir des guichets aux financements alternatifs (sans citer la finance islamique) pour capter le maximum de la collecte de la monnaie fiduciaire qui circule en dehors du circuit bancaire. La réglementation actuelle autorise ce type de financements (finances islamiques). Il n’est pas question de réviser la loi sur la monnaie et le crédit » a déclaré clairement ce en effet ce mardi matin, le gouverneur de la banque d’Algérie, Mohamed Loukal, lors de l’ouverture des travaux du 1er symposium international sur « la place financière algérienne en mouvement » organisé au palais des expositions d’Alger.

 « Il s’agit auparavant de mettre en place un dispositif juridique bien encadrant ce type de financements alternatifs au financement conventionnel » a-t-il ajouté, en attendant la promulgation d’un nouveau règlement de la banque d’Algérie encadrant la finance islamique.

Sans le retour de la confiance, ce n’est qu’un vœu pieux

 Ainsi la demande d’amendement de la loi sur la monnaie et le crédit des banques islamiques (El baraka et Salama notamment), se voit rejeter en substance, y compris bien entendu par ricochet la demande de révision du code commercial nécessaire comme reconnaissance officielle de cette activité commerciale qui est seulement tolérée pour l’instant, selon les experts de la finance islamique.  Cette dernière, assez développée en Europe, notamment au Royaume Uni, ne peut pas connaitre ainsi, de beaux jours en Algérie.  Est-ce une fin de non-recevoir à la demande des banques islamiques ? Tout porte à le croire.

Mais Mohamed Loukal a insisté sur les enjeux de la collecte de la masse d’argent qui circule dans le marché informel. Il invite les banques commerciales à tracer dans ce sens un programme bien défini en vue de faciliter la tâche aux dépositaires d’argent, par notamment des moyens modernes, dit-il, comme le paiement électronique.

« Il est inadmissible que les banques demandent aux dépositaires l’origine des opérations financières.  Ce n’est pas leur rôle, mais celui du Renseignent financier » souligne encore le gouverneur de la banque d’Algérie.  Mais Mohamed Loukal veut drainer à tout prix l’argent, estimé à plusieurs centaines de milliards de DA qui circule dans le marché informel. La loi interdit d’aller à la dérive, précise-t-il, pour dire que l’inclusion financière implique le changement des comportements actuels des banquiers qui vont, selon lui, à l’encontre même de l’esprit de la loi sur la monnaie et le redit. La loi est –elle alors mal appliquée ? Il semble que oui.

La bancarisation de cet argent certes non identifié exige le retour de la confiance, sans lequel, cette déclaration ne reste qu’un vœu pieux.

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