La grève nationale des médecins spécialistes de la santé publique a été partiellement suivie, mardi, dans quelques hôpitaux d’Alger, a-t-on constaté.
Au premier jour de cette grève, à laquelle a appelé le Collectif des médecins spécialistes algériens (CASRA), à raison de deux jours hebdomadaires cycliques, seules les urgences sont assurées par le personnel médical du service d’ophtalmologie du CHU Lamine Debaghine de Bab-El-Oued.
Cela, au moment où les assistants (spécialistes) ont répondu favorablement à l’appel de débrayage s’agissant des consultations ophtalmologiques, a-t-on vérifié in-situ.
Même constat au niveau du service de dermatologie où l’assistant d’astreinte n’a assuré que le service minimum pour des malades « qui avaient déjà pris rendez-vous pour aujourd’hui et qui se sont déplacés de loin ».
Ce dernier, sous couvert de l’anonymat, a avoué à l’APS « ne pas savoir qui a appelé à ce débrayage et ne pas avoir eu entre les mains le préavis de grève ».
En revanche, le service d’endocrinologie n’a pas été concerné par l’appel du CASRA, comme l’atteste une des praticiennes y exerçant: « Nous sommes en poste et travaillons normalement », a-t-elle soutenu.
Le CASRA, un collectif non encore agrée, justifie son action par plusieurs revendications contenues dans une plate-forme, dont celle inhérente à leur « droit syndical ». Ils revendiquent la révision de la nouvelle loi sur la santé ainsi que le statut particulier des spécialistes.
Sollicité pour avoir davantage de précisions sur l’ampleur du suivi de la grève au sein de la structure qu’il dirige, son Directeur général, M. Dehar, a affirmé « n’avoir aucune connaissance dudit collectif et que l’appel de grève n’a pas été suivi ».
Il a, par ailleurs, jugé la contestation menée, depuis plus de quatre mois, par le Collectif des médecins résidents algériens (CAMRA) comme « immorale » dès lors qu’elle induit « le refus de soigner des malades gravement atteints ».
En revanche, il s’est félicité du retour progressif, depuis quelques jours, des grévistes à leur activité, avançant que sur les 799 résidents que compte cet hôpital, 151 ont cessé de débrayer.
Au CHU Mustapha Bacha, le plus fréquenté de la capitale, le mot d’ordre du CASRA a été également suivi, tout aussi partiellement, par les spécialistes de certains services, sachant que le mouvement de débrayage des médecins résidents s’y poursuit toujours.
« Absence injustifiée, selon le ministère »
« Tout appel à la grève émanant d’une entité n’ayant pas d’existence légale est considérée comme une absence injustifiée », a réagi, de son côté, le Conseiller à la Communication au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Slim Belkessam.
En outre, ce dernier affirme que « le suivi du mot d’ordre est très faible et marginal, rapporté à l’échelle nationale », ce qui, ajoute-t-il, « n’appelle aucun commentaire de la part de la tutelle ».