L’Express-Dz : Dans une correspondance adressée au ministre de la Santé M. Mokhtar Hasbellaoui, le CAMSA a annoncé qu’il durcit son mouvement en abandonnant son action de grève cyclique pour entamer une grève nationale à partir du 27 mars prochain. Quelle est la réaction du SNPSSP ?
MYousfi : Avant de parler de la réaction du syndicat national des spécialistes de la santé publique (SNPSSP) sur l’annonce de cette grève, je dénonce surtout les critiques de la CAMSA envers notre syndicat. C’est inacceptable surtout lorsque ça vient d’un pseudo-collectif qui n’est pas reconnu, il a été créé en 2011 et il a ensuite disparu et ne réapparaît qu’avec la grève des médecins résidents c’est-à-dire la CAMRA.
Donc nous nous démarquons de la grève annoncée par le CAMSA et nous appelons tous les spécialistes de la santé publique à ne pas suivre ce mouvement de grève qui n’a pas lieu d’être et dont les raisons avancées ne son pas logiques.
Justement vous avez tenu aujourd’hui une conférence de presse pour éclaircir la position du SNPSSP face à cette situation. Quelles sont les points essentiels évoqués ?
Nous avons clairement rappelé, lors de cette conférence de presse, que le SNPSSP est le seul représentant actuel des spécialistes de la santé publique. Nous avons également insisté sur les acquis obtenu par le syndicat depuis 24 ans d’exercice et de lutte. Je vous donne un simple exemple, le salaire du spécialiste de la santé publique est passé de 12.000 da à plus de 80.000 da en 2009 et ce grâce au SNPSSP. D’autres acquis ont été obtenus comme la prime d’intéressement dont le ministre actuelle nous a promis de la libérer, la carrière, avec le lancement des concours de graduation dès 2013. Qui ne se souvient pas de la grève du SNPSSP en 2010 qui a duré 3 mois pour réclamer un statut particulier.
On nous reproche d’être à l’écart ces dernières années, alors que je tiens à dire que nous avons choisi ces quatre dernières années l’option du dialogue qui a rapporté beaucoup de choses aux spécialistes. Nous avons trouvé une oreille attentive mais aussi nous tenons compte de la situation du pays. Donc pour nous il n’ya aucune raison de faire grève.
Et la question du service civil ?
Je tiens à préciser que le service civil est une prérogative des spécialistes de la santé publique. Elle ne concerne nullement les médecins résidents. Le service civil est notre cheval de bataille depuis 15 ans. Nous avons lutté des années pour l’abrogation de ce dernier, et nous n’avons trouvé aucun syndicat à notre côté. Il reste à insister sur des mesures incitatives financières dont le Gouvernement si dit incapable aujourd’hui de les satisfaire et nous comprenons la réaction car nous prenons en compte la situation financière du pays.
Et concernant la nouvelle loi sanitaire qui est actuellement au niveau de l’APN ?
Justement sur ce sujet nous avons émit deux réserves. Le premier est le service civil qui est maintenu alors que le SNPSSP a toujours réclamé la nécessité de l’abrogation du service civil réinstauré en 2000 pour les médecins spécialistes. Nous préférons des mesures incitatives qui vont régler le problème définitivement ce qui va abroger de fait le service civil.
La deuxième réserve concerne l’activité complémentaire qui est également maintenue. L’activité complémentaire des médecins doit aussi être définitivement bannie pour revenir à la situation d’avant 1997. Mais il ne faut pas nier que des points positifs sont contenus dans la loi sur la santé comme la carte sanitaire, les droits des malades et la contractualisation.
Le projet de loi tient compte des propositions formulées lors de la réunion de juin 2014 sur ce même sujet à laquelle ont participé les syndicats.
