Alger rend hommage à Georges Moustaki, auteur compositeur interprète français. Beaucoup d’adeptes de ses chansons à textes, de sa poésie qui ont fait rêver plusieurs générations dans le monde y compris en Algérie se sont rendus dans la soirée à la salle mythique de cinéma El Mougar. Georges Moustaki revient à Alger sous une pluie fine en ce jeudi, 15 mars 2018. L’artiste aux cheveux longs est à la Une de l’affiche devant l’entrée du temple culturel de la rue Asselah Hocine. « Le groupe 56 d’Alger rend hommage à Georges Moustaki ». Les passants âgés, les moins âgés et les jeunes mélomanes se regroupent dès 18 h devant l’entrée de la salle de Cinéma la plus fréquentée ces derniers temps. Ils voulaient marquer cet événement culturel et témoigner leur sympathie à l’artiste qui les avaient bercés durant leur tendre adolescence et jeunesse.. Ils sont venus ! Ils sont tous là, y compris de Bejaia ! El Mougar renoue avec les grandes soirées musicales d’antan ; le temps d’un récital hommage dédié au « métèque ».
Cette manifestation organisée avec le concours du centre culturel et de l’information (CCI) d’Alger et l’office national des droits d’auteurs et des droits voisins (ONDA), a été placée sous l’égide du ministère de la culture. Georges Moustaki, l’enfant d’Alexandrie est un ami de longue date de l’Algérie ou il est venu plusieurs fois. La salle est presque remplie sans tapage médiatique ni tambour.
« Nous voulons rendre hommage à cet artiste français et ami de l’Algérie dans le cadre du programme des activités culturelles du mois de mars de notre office » annonce le responsable du CCI, avant de présenter le « groupe 56 » qui a animé la soirée. Il s’agit d’un groupe algérois versé dans le rock et les chansons à textes. Il s’est formé durant les années 70 à Bologhine (ex Saint Eugene) avec à sa tête le chanteur et compositeur, Abdelkrim Tazaroute, ex journaliste de profession, connu dans le monde de la presse écrite et de l’édition.
Sous les applaudissements, le chanteur du groupe entame le répertoire de Moustaki avec « Nous prendrons le temps de vivre » et « les Méditerranées » qui ont fait rêver et danser les uns et autres, surtout jeunes méditerranéens « aux yeux noirs ». « Le métèque, le facteur, ma solitude, il est trop tard, ma liberté et votre fille a vingt ans », ont fait vibrer la salle sous les applaudissements stridents. Et il y a aussi, « les eaux de mars, Sarah, Portugal, Flamenco et sans la nommer et autre balade en fumée » qui sont revisitées par le groupe 56. L’auditoire savourait chaque parole et chaque son de guitare jusqu’à la fin du spectacle.
Alger n’est pas ainsi à l’écart de la chanson, la poésie et de la culture universelle. Georges Moustaki s’est produit plusieurs fois en Algérie et notamment en juillet 1977 à Alger (Moretti). Né « Giuseppe Mustacchi », le 3 mai 1934 à Alexandrie (Egypte), il est d’origine italo-grecque. Cet artiste peintre et écrivain ne s’est naturalisé français qu’en 1985, alors qu’il était à Paris depuis 1951. Le poète est mort le 23 mai 2013 à Nice à l’âge de 79. Mais ses œuvres sont éternelles. Alger s’en souvient.