L’Etat veille à ce que les prix des véhicules montés localement soient équivalents à ceux importés, a déclaré ce lundi le ministre de l’Industrie et des mines, Youcef Yousfi.
Avec cette déclaration, le ministre de l’industrie reconnait implicitement que les véhicules montés en Algérie par les différents concessionnaires automobile, reconvertis en « constructeurs » sont plus chers que ceux importés.
« Nous avons demandé à l’ensemble des constructeurs locaux de nous remettre les prix. Ces prix seront affichés et l’Etat veille à ce que les prix des véhicules montés localement ne soient pas supérieurs à ceux importés », a affirmé le ministre lors d’une conférence de presse animée en marge des 1ères Journées techniques de la sous-traitance véhicules.
Il a soutenu en ce sens que s’il n’appartenait pas au gouvernement de fixer les prix des véhicules montés localement, il n’en demeure pas moins qu’il est habilité à contrôler les prix pratiqués.
D’ailleurs, a-t-il poursuivi, les cahiers des charges stipulent que les véhicules montés en Algérie ne doivent pas être plus chers que ceux importés.
Le ministre, même s’il ne le dit pas explicitement, suspecte une pratique que tout le monde connait, à savoir que les prix des véhicules proposés aux Algériens sont plus chers en comparaison avec certains pays européens en dépit de toutes les facilités concédés aux patrons des usines de montage en termes de fonciers, de fiscalité et d’un accès illimité aux crédits bancaires.
Sur un autre plan, il a avancé que l’Algérie était capable de développer une industrie automobile « forte » à même de couvrir les besoins nationaux et d’envisager l’exportation.
Pour M. Yousfi, l’industrie nationale, qui s’est développée dans plusieurs spécialités, possède les moyens de mettre en place les activités de sous-traitance dans le domaine automobile.
Cependant, il a admis que cela nécessitait à la fois davantage d’efforts, une organisation au sein des entreprises, une main d’œuvre qualifiée et surtout du temps.
L’Algérie n’ambitionne pas seulement de produire 30.000 ou 40.000 produits intrants dans la construction automobile, mais des millions pour pouvoir couvrir les besoins du marché domestique et exporter, a-t-il insisté.
Enfin il faut savoir que pour mettre en place un écosystème intégré comprenant équipementiers, fournisseurs de pièces détachées et sous-traitants, il faudrait au minimum une dizaine d’années, estiment des spécialistes.