Hassan Khelifati, Pdg d’Alliance Assurance, dit tout sur les assurances, la bourse, le PPP, le FCE…

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« La quasi-totalité des compagnies d’assurances pratiquent le dumping et le sous provisionnement des sinistres » dixit le ministre des finances dans une déclaration faite le mois de décembre 2016 et « si on continue dans ce sens nous risquons d’aller au-devant d’une crise systémique très difficilement évitable », craint Hassen Khelifati, Pdg d’Alliance Assurance, qui propose une réforme « urgente » de la régulation du marché jusque-là « sous exploité », dans cet entretien accordé cette semaine à L’express DZ. 

Le patron de la première compagnie d’assurance cotée à la Bourse d’Alger, signale aussi les blocages qui freinent la digitalisation totale des process, le paiement tempéré et l’exclusion du privé des marchés publics en dépit des rappels à l’ordre des plus hautes autorités de l’Etat.

Hassen Khelifati, un homme qui maîtrise parfaitement son sujet,  parlera également dans cet entretien,  sans ambages, du PPP (Partenariat public-Privé) et surtout pour la première fois des élections du forum des chefs d’entreprises (FCE) qui devraient intervenir cette année.   

Propos recueillis par Fella Midjek

L’express DZ : Comment a commencé l’aventure d’Alliance Assurance ?

Hassan Khelifati : A la fin de mon cursus universitaire en 1995, je suis embauché au CPA comme cadre, ou je fais un bref passage, intégrant très vite le groupe familial ou je suis restée 09 années, travaillant avec acharnement pour développer l’entreprise.

En mai 2004, je suis approché par un chef d’agence d’une compagnie d’assurance privée qui me suggère de lancer ma propre compagnie L’idée germe dans ma tête et je commence à m’intéresser au secteur. En six mois, je réunis difficilement le capital minimum et me rapproche du ministère des Finances. A l’époque, la difficulté se situait à deux niveaux. D’abord, l’ambiance était défavorable au privé dans le secteur financier car nous étions en pleine « affaire Khalifa ». Puis, quand j’ai sollicité des personnes de mon entourage et de mon milieu, le domaine de l’assurance était trop abstrait pour eux. Cela dit, nous avons pu  nous organiser et démarrer il faut le dire, laborieusement avec la création des premières agences et le ralliement des premières recrues. Nous avons tenu nos premières réunions dans une école privée. Nous avons obtenu notre agrément le 2 août 2005 et le 1er janvier 2006, Alliance Assurances a enregistré son premier contrat.

L’express DZ : Où en est aujourd’hui Alliance Assurance ?

Hassan Khelifati : Aujourd’hui, nous avons à notre actif 1,6 million contrats avec une moyenne de 400 000 clients réguliers, 250 agences, 6 filiales et des actifs immobiliers à Sétif, Oran,  Tlemcen et Alger. Nous sommes la 2 éme compagnie privée sur la place et 7 éme nationale sur 24 compagnies. En 2009, nous étions la première société privée à intégrer la Bourse d’Alger. Ce fut le début d’une grande aventure avec une somme considérable de challenges à relever car cela n’était évident ni pour nous ni pour les autorités financières.

L’express DZ : Quelles sont les nouveautés d’Alliance Assurance et ses projets ?

Hassan Khelifati : Sur le plan purement assuranciel, nous avons  lancé en 2016 un très grand projet de digitalisation totale de nos process, qui devait s’étaler sur près de trois ans. Nous sommes en phase d’achèvement, malheureusement,  nous nous retrouvons face à des problèmes externes notamment en matière de débit internet et de connexion à faible debit dans certains quartiers d’Alger et dans d’autres grandes villes ce qui  constitue un frein au développement de l’économie numérique. Cela casse notre élan, néanmoins nous ne baissons pas les bras. Il y a deux ans, nous avons lancé l’expertise à distance (EAD) afin de raccourcir les délais d’indemnisation mais nous n’arrivons pas à la généraliser, faute de débit, soit instable ou très faible. Vous me direz que des offres professionnelles existent sur le marché mais la réalité est tout autre. L’absence d’infrastructure internet stable et régulière pose beaucoup de problème et ralentit le développement de l’économie numérique et la digitalisation. 

Il faut savoir que nous nous sommes lancé dans une vaste projet de formation à distance de notre Réseau ainsi que de notre force de vente, projet pour le moins difficile à mener à bien du fait des difficultés rencontrées au quotidien et liées comme je vous l’ai, dit aux insuffisances de la connexion internet fixe.

Nous ne pouvons pas prétendre développer une économie numérique avec du mobile et du satellite. Une économie numérique se construit sur du fixe a cause des couts.

Toutefois, cela ne nous empêchera pas de tout faire pour faire aboutir notre projet. Fin 2018, toute l’ossature sera finalisée et fin mai 2019, tous les process seront digitalisés entre l’agence, la direction régionale et la DG (direction générale).

L’express DZ : Quels sont les autres projets ?

Hassen Khelifati : Mi 2018, nous commencerons à interagir avec nos clients corporate. C’est-à-dire, nous allons créer des espaces virtuels pour nos clients entreprises lesquels, seront bien entendu, élargis à l’ensemble de nos clients à fin 2018 ou vers mi 2019. A titre d’exemple, nous avons voulu créer le paiement à tempérament (crédit) basé sur la CIB (carte interbancaire) malheureusement nous n’y arrivons pas. Pour lancer les terminaux de paiement, l’opérateur centralisateur de l’opération a demandé d’attendre le lancement du nouveau logiciel. Nous attendons depuis 4 mois que toutes ces contraintes techniques soient levées et voir réellement émerger une économie numérique. 

L’express DZ : Qu’en est-il de l’accès aux marchés publics ?

Hassan Khelifati : Nous sommes exclus des marchés publics par discrimination et suite à des comportements irrationnels et pas très professionnels qui sont en violation de l’article 43 de la nouvelle constitution laquelle interdit clairement toute discrimination entre les opérateurs ainsi que toute pratique de concurrence déloyale et de monopole. Les compagnies publiques sont avantagées au détriment des compagnies privées, cela à cause de la mauvaise interprétation ou excès de zèle des sociétés publiques. En réalité, nos ministres d’état adressent des notes aux walis et aux présidents de holdings leur demandant de privilégier les entreprises nationales, donc algériennes ; dans l’esprit de ces derniers et l’interprétation de cette recommandation fait que l’entreprise nationale est synonyme d’entreprise publique et l’amalgame est ainsi vite fait! Pourtant, le Président de la République lui-même, le 24 février dernier, déclarait qu’il ne devait y avoir aucune discrimination entre le public et le privé, mais en vain. 

Nous nous heurtons diverses  formes d’exclusion notamment à travers la rédaction de cahiers de charges dirigés et discriminatoires et cela en violation de la loi. C’est un long combat mais nous n’allons pas déserté le terrain.

Nous avons ouvert un dialogue avec les courtiers pour mettre de l’ordre et nous sommes au début du processus en attendant qu’il y est un dialogue avec les autorités publiques pour mettre un terme à cette situation.

Evincé donc, sans ambages des marchés publics, nous avons su rebondir et axé nos efforts sur le marché du particulier donc le grand public à défaut du secteur public, à savoir les entreprises intermédiaires PME-PMI, les institutions, les hôpitaux, les communes…etc. bien sur lorsqu’on veut bien nous nous laisser une petite place.

L’express DZ : Quel est le produit phare d’Alliance Assurance ?

Hassan Khelifati : les produits tels que  « Laki » l’assurance dédiée aux femmes,  et « Oto km » suscitent un grand engouement de la part de nos clients. Mais sinon, nous avons de nombreuses offres sur mesure, adaptées au pouvoir d’achat de nos assurés et à nos clients particuliers et corporate, la Compagnie étant toujours soucieuse du bien-être de sa clientèle et à son écoute, sachant que d’autres produits très avantageux sont en cours de préparation, sans oublier que nous avons une filiale dédiée à l’assistance laquelle offre une prise en charge de nos assurés 7j/7, 24h/24.  

L’express DZ : Comment situez-vous le marché des assurances ?

Hassan Khelifati : Le marché en Algérie est à fort potentiel et peut structurer l’économie nationale mais malheureusement, reste sous exploité. Le secteur des assurances a besoin d’une nouvelle régulation et d’une réforme profonde. D’ailleurs, le 17 décembre 2016, le ministre des Finances a déclaré que la quasi-totalité des compagnies pratiquent le dumping et le sous provisionnent les sinistres. C’est structurellement dangereux ! Actuellement, le marché est en régression laquelle est essentiellement due à la crise économique, à la baisse de la facture d’importation d’automobiles mais aussi aux pratiques déloyales du marché, au dumping et au sous provisionnement. Une restructuration de la régulation avec plus de moyens, plus d’indépendance et plus d’autorité est nécessaire pour que le marché algérien reparte dans un cycle virtuel, vers la croissance et participer activement au financement de l’économie nationale. Si nous continuons dans ce sens, nous risquons d’aller au-devant d’une crise systémique plus vite qu’on ne le pense. Si nous prenons certains pays comme la France ou encore les pays d’Afrique de l’Ouest, régulés par l’accord CIMA (Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurance), c’est un modèle où la régulation est indépendante des entreprises mais aussi il y a un certain nombre de règles de marché avec interdiction de crédit à l’assurance. La vente de l’assurance à credit  fragilise la santé financière des compagnies à travers les créances et l’accumulation des impayés. En ALGERIE la vente à crédit existe notamment pour les corporate ou les professionnels. 

Le modèle de régulation indépendante est la règle au niveau international,  on sépare l’autorité du détenteur du capital afin qu’il n’y est pas de conflit d’intérêt. Dans beaucoup de pays, l’autorité de régulation est indépendante des autorités publiques. Certains la rattachent à l’Autorité du marché financier (AMF). Pour notre cas, nous pourrons la rattacher à la Cosob (Commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse) ou carrément une entité indépendante. La réforme est urgente ! Actuellement, le ministère des Finances assure la régulation alors qu’il est actionnaire dans les compagnie publiques ! un projet de réforme, existe. Selon nos informations, L’option de l’indépendance de la régulation a été retenue sauf pour l’interdiction du crédit à l’assurance, qui est une règle universelle et objective, pour lequel nous n’avons pas eu gain de cause mais nous continuons à dialoguer. Nous espérons obtenir gain de cause car le crédit créé des brèches, des créances et des contentieux qui fragilisent les compagnies d’assurance. En Algérie, la loi stipule que l’assurance est payable au comptant sauf Convention contraire, ce rajout« sauf convention contraire » créé des brèches et ouvre la voie à des abus. Nous demandons le retrait pur et simple de cette mention.

L’express DZ : Le Forum des chefs d’entreprises (FCE) devient syndicat, en tant que membre que va apporter ce changement ?

Hassan Khelifati : A la lecture de l’exposé des motifs, je dirai que c’est défendable puisque son statut d’observateur ne lui permettait pas de défendre ses idées puisqu’il n’était pas syndicat et les autres patronats lui reprochaient cela. Le FCE n’était pas représenté auprès des tribunaux sociaux, des caisses sociales, du BIT (Bureau international du Travail). L’évolution est normale. Je ne sais pas si cela a été assez débattu au sein même du FCE pour que cela soit adopté. Le FCE a par ailleurs, dernièrement adopté un système de grands électeurs, changeant ainsi, la composante de son Assemblée Générale (AG), dont l’assemblée votante ne dépasse pas les 200 membres. Sur ce point et de mon point de vue, cela a été fait dans la précipitation. Cela risque de devenir un handicap pour l’avenir du FCE parce que la représentation risque de ne pas être à la hauteur des espérances des membres. C’est un choix qui a été fait d’autant que 2018 est  une année électorale.

L’express DZ : Plus d’enjeux pour les prochaines élections au FCE en 2018

Hassen Khelifati : Il n’y a plus d’enjeux puisque la composante de l’Assemblée Générale du FCE (Forum des chefs d’entreprises) fait que le jeu est verrouillé  sur le vote en 2018, je crains que ce changement ne « démobilise » les membres qui ne sont pas dans le premier cercle du président, Monsieur Ali Haddad. 

Au delà de l’identité des candidats et le respect que nous leur devons, la restriction du nombre de membres votants risque d’exclure des pans entiers des membres et ne permet pas au FCE de renouveler ses structures par de nouveaux membres réellement élus et motivés en dehors de cette composante de l’AG. Cela risque de créer le phénomène du carriérisme et le sentiment d’exclusion et de fermeture du jeu.

Il est vrai que le problème de l’atteinte du quorum à chaque AG se posait avec acuité, toutefois, cela peut être dépassé aisément en adoptant le vote électronique par exemple ou d’autres solutions prévus déjà par les statuts de l’association et en respectant le sacro saint principe du « un membre cotisant égale une voix ». Beaucoup de changements sont intervenus avec pas assez de concertations et de débats au sein du Forum. Il y a eu beaucoup d’effets d’annonces qui n’ont pas été suivis par des mesures concrètes. Le nouvel article 15 des statuts, stipule que pratiquement tous les membres n’ont plus le droit de voter, ils ne sont qu’observateurs lors des prochaines AG, je ne vois pas comment un membre en dehors du cercle pourra prétendre et réussir ne serait-ce que pour être membre de l’exécutif, ca sera difficile sinon impossible. Il n’y a plus que les grands électeurs qui seront tous pratiquement choisis.

Nous avons attiré l’attention du président et des membres de l’AG par écrit, sur la dangerosité de ce changement et nous avons pris date en espérant que la sagesse et la clairvoyance prévaudra avant que cela ne fasse beaucoup de dégâts.

L’express DZ : Justement, qu’avez-vous retenu de votre expérience à la Bourse d’Alger ?

Hassen Khelifati : L’introduction en Bourse d’Alliance Assurances a été un vrai challenge dans un moment assez particulier. Pour rappel, en 2008, il y a eu une levée de fonds  pour des obligations du Groupe Arcofina (Dahli) qui a échoué puisque sur 8 milliards DA, il n’a pu lever que 2 milliards DA. A cette époque,lorsque nous sommes arrivés,  les autorités craignaient un nouvel échec. C’était trop risqué ! Avec du recul, je me dis que si c’était à refaire malgré le contexte défavorable je l’aurai encore fait avec le même courage, bien entendu, il ne faut pas oublier de rendre hommage à toutes les parties dont le ministère des Finances, la Cosob, les banques publiques qui ont joué un rôle très actif et très positif. Le Ministre en poste à l’époque Monsieur Djoudi et le DG du Trésor Monsieur Baba Ammi ont soutenu politiquement l’opération. L’avantage de cette dernière est que pratiquement la totalité des actions a été achetée par des particuliers. Ce n’était pas une opération politique où les pouvoirs publics ont acheté des actions. En 22 jours, nous avons sillonné toute l’Algérie,  mobilisant les fonds nécessaires pour médiatiser l’opération avec le concours de la presse. 

Ce fut une réussite collective. 

Le problème s’est posé après, au niveau du marché secondaire où les choses n’ont pas fonctionné vu le manque de maitrise et le manque de profondeur, avec la pénalisation de l’acte de gestion qui était problématique aussi. Il est toujours bien qu’elle ait été levée partiellement. Nous ont rejoints NCA Rouiba et Biopharm. Puis depuis, plus rien suite à l’échec de la cimenterie d’Aïn Kebira(Sétif).

L’express DZ : Quels enseignements avez-vous tiré ?

Hassan Khelifati : La Bourse ne fonctionnera pas si elle ne devient pas une des priorités des autorités publiques, dans la politique du Gouvernement pour la réforme du marché financier. Il faut une politique volontariste même s’il y a un peu de casse il faut aller de l’avant. Dans tous les pays où les Bourses dont dynamiques, comme dans la région MENA (Moyen Orient et Nord Afrique), les pouvoirs publics ont mis le paquet par l’incitation des banques publiques à créer des compartiments et prendre plus de risques, par l’incitation des grandes entreprises privées et publiques à mettre une partie de leurs capitaux dans la Bourse en contrepartie d’avantages  fiscaux et parafiscaux. 

Donc, Il faut demander aux banques publiques d’acheter des actions et de créer des portefeuilles même si vous perdez de l’argent ce n’est pas grave. Ainsi, on rassure le petit porteur. Quand il veut vendre ses actions il trouvera un grand porteur qui les achètera. Dans certains pays, on oblige des entreprises privées et publiques à mettre 20% de leur capital en Bourse durant 5 à 10 ans puis une fois les délais écoulés, elles peuvent en sortir ; le fait est que celles qui y sont rentrées n’en sont jamais sorties ! On peut aussi créer des outils pour le financement d’ensembles immobiliers  par des véhicules boursiers. Nous avons aussi demandé pour le maintien de la règle du 51/49, d’autoriser les grandes compagnies internationales à solliciter un appel public à l’épargne pour les 51%.

L’express DZ : Prévoyez-vous de sortir de la Bourse ?

Hassan Khelifati : Pour l’instant non. A un certain moment, nous avons prévu d’en sortir car il n’y avait pas de réponse de la part des banques. Je ne comprenais pas leurs contraintes notamment par rapport à la pénalisation de l’acte de gestion. La Bourse n’était pas une priorité. On n’envisage pas d’en sortir pour le moment. Nous avons mis en place un mécanisme de reprise des actions. Nous restons en observation si les choses changent nous sommes prêts à accompagner le mouvement mais si les choses reste en l’état, nous aviserons.

L’express DZ : Quelle est votre analyse sur le partenariat public- privé ?

Hassan Khelifati : il y a eu un très  bon début pour organiser des opérations de partenariats dans l’absolu. Puis ça s’est compliqué !. Il s’agissait de mettre d’une part, 34% entre les mains du public, un privé qui ramène 66% du capital, franchement pas facile à réaliser. Cela constitue même un frein au développement des projets. 

L’Etat pouvait garder une action, ce qu’on appelle la « Golden Share », l’action en or qui vaut 99% d’actions, si l’Etat veut privatiser et garder l’œil sur les repreneurs qui  respectent le cahier de charges sur une période de 4 à 5 ans. Passé ce délai, l’Etat leur laisse la totalité du capital mais dans le cas contraire, il peut le reprendre à tout moment. La répartition de 34/66 est source de blocage puisque les représentants secteur public doivent demander des autorisations pour engager des investissements ou engager l’état sur des projets et cela risque de poser des problèmes de flexibilité, cohérence et de temps. D’autre part, de notre point de vue, il faut mettre en place 3 structures dont l’agence nationale de privatisation rattachée à l’exécutif qui aura l’autorité et les moyens pour mener avec souplesse et agilité les opérations, loin des labyrinthes bureaucratiques et en toutes indépendance. Il faut un deuxième organe d’évaluation des actifs qui aura les moyens et l’expertise nécessaire  et un organe de contrôle indépendant rattaché à la présidence ou à l’APN ou mixte et indépendant de l’exécutif chargé du contrôle pour assurer la transparence et que cela soit non contestable. Aujourd’hui, la privatisation n’est plus un tabou et la levée des subventions aussi, au regard des discours officiels. En tant qu’opérateur, pour moi aucune entreprise n’est stratégique y compris Sonatrach. Que fait l’Etat dans le secteur de l’hôtellerie, du textile, du secteur financier, des Assurances, du Tourisme, des briqueteries et des infrastructures ? L’Etat doit reprendre son rôle d’organisateur, de contrôleur et de régulateur.

L’express DZ : Est-ce que Alliance Assurance compte investir dans les Start- Up ?

Hassan Khelifati : Nous sommes avec Monsieur Hakim Soufi (Pdg de Macir Vie) partie prenante dans le projet de création de « l’école 42 » et « de station dz ». ALLIANCE ASSURANCES est en train de lancer la construction de son nouveau siège à la cité des affaires à Bab Ezzouar, nous avons donc décidé de dédier un petit immeuble aux Start Ups et aux développeurs de solutions. Cela sera la « Maison de l’Entreprise » pour les prendre en charge et le cas échéant entrer dans leurs capitaux. Nous leur dédions un espace où elles pourront laisser libre cours à leur créativité. C’est un filon mais il y a aussi des entreprises comme les nôtres qui ont la souplesse, l’agilité et la facilité de les aide.  nous les accompagnerons de différentes manières et gracieusement pour faire émerger leurs idées. C’est aussi notre façon de rendre la pareille à notre société.

Les Chiffres d’Alliance Assurance pour 2017

Chiffre d’affaires : 4,8 milliards DA

Croissance : 5,2 %

Emplois : Maison mère 450 personnes                                                                               Groupe : 800  personnes avec l’objectif d’atteindre 1 000 personnes en 2018

Investissements :

2 milliards DA dans l’immobilier

1 milliard DA dans un projet d’industrie agroalimentaire qui va démarrer l’été 2018

500 millions DA dans les autres filiales engineering, la formation et la distribution automatique de café

Montant d’indemnisation : 2,5 milliards DA avec plus de 80 000 dossiers sinistres. Taux d’indemnisation le plus élevé en Algérie, selon les chiffres du CNA (Conseil national des assurances)

Délais : 8 à 10 jours pour les petits sinistres

Les filiales d’Alliance Assurance

Algérie Touring Assistance (Assistance automobile et aux personnes)

Orafina Technologies (logiciels)

Alliance Real Estate (promotion immobilière)

Selectair Spa (distribution automatique de boissons chaudes, snacks et boissons fraiches)

Alliance Développement Agro Industriel (ADAI)

Qui est Hassan Khelifati ?

Hassan Khelifati, 49 ans, marié et père de 3 enfants, pure produit de l’école publique algérienne, est le fondateur et PDG du Groupe Alliance Assurances. Il est titulaire d’une licence en sciences commerciales et financières de l’Ecole supérieure de Commerce, d’un DESS Banques-Assurances de la même école et d’un MBI exécutif de l’INSIM-UQAM en 2003, se présente-t-il.

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