Entretien avec Mohammed Yaddadene, Consultant et ancien Manager dans le secteur de l’automobile: Les véhicules montés en Algérie trop chers ?

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L’Express-Dz : Selon certains médias, le Gouvernement aurait demandé aux producteurs automobiles de révéler le coût réel de la voiture sortie de l’usine et de fixer la marge bénéficiaire. Qu’en pensez-vous?

M Yaddadene :   Au point où on est tout est possible, mais il faut se rappeler qu’on est dans une économie de marché, alors je ne vois pas en quoi, ni comment les usines de montage vont fournir les éléments de calcul des prix de revient avec les couts réels. A mon avis chaque concessionnaire est tenu de fixer lui-même ses prix selon la méthode qui lui convienne  avec tous les éléments qui composent la structure des couts afin de définir des prix compétitifs, tout en cherchant un meilleur positionnement face à ses concurrents s’il en existe dans le segment concerné. Comme la demande est supérieure à l’offre, chaque usine tente de tirer profit de cette situation. Il n’est pas facile de trouver  un véhicule au prix ni dans les délais, les clients galèrent, y compris les flottes qui souhaitent renouveler leurs parcs automobiles.

Si ce sera le cas, les fiches de calcul des prix de revient vont circuler, alors que ces informations doivent rester confidentielles. Seul le marché avec la demande pourront contribuer à revoir la politique des prix.

Est-ce que vous êtes de ceux qui pensent que le prix des véhicules fabriqués localement est élevé? Pourquoi?

En regardant dans le rétroviseur les prix pratiqués avant le montage local, on remarque que les prix des produits ont augmenté et chaque marque essaye de les justifier surtout par la dévaluation de la monnaie. Si on considère tous les avantages dont continuent de  bénéficier les unités de montages, on devrait arriver à des prix moins élevés que ceux pratiqués cependant chacun tente d’optimiser et de rentabiliser son investissement en sachant que les taux d’intégration sont encore loin des conditions fixés par le dernier cahier des charges, tout en sachant que les besoins et la demande existent et qu’il ne risque pas d’y avoir des  méventes dans la conjoncture actuelle face à un marché complètement perturbé depuis plus de trois années.

Le gouvernement exige également à ces industriels de respecter le cahier des charges surtout concernant l’intégration locale de 40%. Quel commentaire faites-vous à ce sujet?

Les textes sont claires, les conditions définies dans le cahier des charges doivent être respectées par les industriels dans les délais impartis, il s’agit également d’un engagement qu’ils ont pris et qu’ils doivent honorer ce qui sera très difficile à atteindre dans les délais impartis. Le tissu industriel de la sous-traitance n’est pas encore prêt à accompagner tous les projets. Je pense que la priorité aurait été de favoriser le développement d’une industrie de la sous-traitance via des PME / PMI, tout en permettant à chaque projet de se faire accompagner par les partenaires habituels qui sont déjà  homologués aux normes des fabricants.

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