Le sachet de lait se fait rare chez l’épicier du coin dans plusieurs wilayas du pays et notamment dans la wilaya de Boumerdés ou les gens n’en trouvent pas en dépit des aller et retour dans diverses localités. Et pourtant les laiteries ont atteint aujourd’hui le nombre de 220 unités ; alors qu’elles étaient 120 il y a quelques années. L’Algérie a importé de France 7 070 tonnes de lait écrémés en poudre durant le mois de juin 2017 soit une évolution de 463.3% par rapport au mois de juin 2016 où le pays avait importé une quantité de 1 255 tonnes. Alors ou est-elle partie la poudre de lait ?
« Une boule de glace coute 250 DA ; alors que nous sommes en train de nous battre pour maintenir un sachet de lait à 25 DA » déclare ce matin sur les ondes de la chaine III de la radio nationale, Abdelwahab Ziani, président de la fédération algérienne de l’Agroalimentaire qui propose la révision la politique des subventions pour éviter le gaspillage et différents types de détournement
Selon Abdelwahab Ziani, la filière de laiterie est saturée en interpelant les pouvoirs publics d’arrêter de donner des agréments dans la région du nord du pays. Il explique en fait « la poudre de lait est détournée » à d’autres fins commerciales plus juteuses comme les glaces ou autres fromages dont les prix sont libres.
En effet les experts sont clairs pour dire que la subvention du lait ou du pain doit aller au profit des gens qui n’ont pas les moyens et non la généraliser à tous les Algeriens ; à ceux qui ont plus de moyens. C’est ainsi aussi la poudre de lait est détournée partout aujourd’hui. Il faut donc canaliser ce produit et cibler les pauvres gens qui ont le plus besoin pour aller dans le sens d’une justice sociale. M Ziani soutient que la subvention doit aller plutôt au profit des producteurs, des fellahs, éleveurs et collecteurs de lait cru pour réduire la facture de l’importation de la poudre de lait estimée à 1,3 millard de dollars en 2017. Ceci a permis d’ailleurs, dit-il une augmentation de la production locale de l’ordre de 32% soit 900 millions de litres en 2017 ; alors qu’elle était à peine de 12% il y a quelques années.
