Ali Benflis : «L’impasse politique est totale»

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Avons-nous été à la hauteur de l’idéal de ceux qui se sont sacrifiés pour l’édification d’une République démocratique et sociale selon les principes de l’Islam ? Où en est le mouvement syndical  qui avait fait la fierté des travailleurs algériens durant la révolution ? Avons-nous exploité cette ressource que sont les hydrocarbures pour édifier une économie forte, diversifiée, compétitive, créatrice de richesse et d’emplois, ouverte sur le monde ? Autant de questions posée par le président du Parti Talaie El Hourriyet Ali Benflis, lors d’une conférence de presse qu’il a animé ce lundi au siège de son parti à Dely Brahim, Alger. « En guise de réponse nous n’avons, malheureusement, que le constat d’un échec patent », a-t-il déclaré.

Arguments à l’appui, M Benflis parle de l’existence d’un monopole syndical qui empêche les travailleurs de choisir librement leurs représentants légitimes pour défendre leurs droits. Selon lui, les pouvoirs publics refusent de reconnaitre les syndicats autonomes comme des partenaires sociaux  au mépris du principe du pluralisme syndical consacrés par la Constitution.

En outre il a estimé que la valorisation des hydrocarbures a servi à l’édification d’une économie de rente, fragile, clientéliste, dépendante de la volatilité des cours du pétrole.

Pour lui, l’impasse politique est totale. « Le pouvoir autiste ignore les partis politiques et la société civile et fait la sourde oreille aux lanceurs d’alerte. Il s’est enfermé dans ses « fausses » certitudes et ses illusions .Les cercles du pouvoir s’entre-déchirent pour se positionner en vue de l’échéance présidentielle par médias et clientèles interposés. Profitant du vide au Sommet de l’Etat, les forces extraconstitutionnelles se font plus arrogantes .Les lobbies n’ont jamais été aussi actifs pour influencer la décision gouvernementale », a-t-il ajouté.

Le président de Talaie El Hourriyet considère que notre pays n’avance plus, il stagne ou recule, selon lui, en se laissant distancer par les autres Nations dans la marche vers le progrès et la modernité. L’état dans lequel se trouvent des secteurs névralgiques tels que la santé et l’école est significatif de ce recul selon lui, précisant que « notre pays  est figé devant des horizons bouchés qui poussent nos jeunes à braver les dangers pour rejoindre d’autres rives ».

Concernant la situation économique, MBenflis l’a qualifie de « désastreuse ». Tous les indicateurs sont au rouge, selon lui. Preuves à l’appui : les réserves de change fondent, l’hyper-inflation se profile à l’horizon, les prix des produits et des services flambent, la monnaie nationale se dévalue à une allure vertigineuse. Le pouvoir d’achat s’érode à un rythme effréné, le chômage est en hausse.

Même constat pour le climat des affaires. MBenflis parle de l’informel qui gagne du terrain face à l’incurie des pouvoirs publics et de la fraude au commerce extérieur, sous toutes ses formes, qui annihile tout effort d’assainissement de ce secteur.

Quant au front social, il est en ébullition, dit-il. « Les mesures d’austérité et les décisions irréfléchies des gouvernements qui se sont succédés, ces quatre dernières années, ont accéléré la dégradation des conditions de vie de la population », a-t-il déclaré à cet effet.

Selon MBenflis, plutôt que de s’engager sur une voie apaisée pour baisser les tensions sociales, le pouvoir a recours à la stratégie de la division en tentant de monter les familles des malades contre les médecins, les parent d’élèves contre les enseignants, les usagers de la route contre les marcheurs, les voyageurs contre les syndicats des compagnies aériennes nationales et les cheminots.

Devant cette situation, M. Benflis estime que l’opposition ne doit pas baisser les bras. « Elle doit demeurer  une force de proposition pour amener le pouvoir en place à ouvrir un dialogue inclusif pour une sortie de crise. Mais pour peser de tout son poids, l’opposition doit laisser de coté ses différences secondaires et se regrouper autour d’une démarche collective dont la finalité première est de sortir notre pays de la crise dans laquelle il s’enfonce chaque jour davantage », a-t-il ajouté.

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