Mbarek Malek Serrai, expert et consultant en économie : « l’Algérie est un grand marché de matières premières »

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L’expresse DZ : Pour sa visite en Algérie, le président du Medef, Pierre Gattaz, veut inscrire le secteur privé français « dans la durée », et dans le cadre d’un «partenariat gagnant-gagnant». Le président du MEDEF a également souligné l’importance de cette « grande » délégation qui « n’a jamais été organisée » en direction de l’Algérie, pays « voisin » avec lequel le patronat français compte valoriser et renforcer le partenariat ainsi qu’accompagner la jeunesse algérienne dans la création d’entreprises. Qu’en pensez-vous ?

MSerrai : Y’a pas de doute parce que le Medef se compose d’entreprises françaises avec de grandes compétences. Donc l’Algérie a besoin de ces compétences afin de redynamiser ses investissements en matière d’IDE, sachant que ceux là sont restés très modestes depuis quelques années. Donc cette visite du Medef est une occasion pour l’Algérie car son économie a besoin d’investissements lourds. Au niveau du Medef, il faut que les responsables prennent la décision de s’installer durablement sur le marché algérien et créer des emplois. La France doit changer d’attitude envers notre économie et ne plus commercer seulement.

Que peuvent attendre les opérateurs nationaux de cette rencontre ?

Je dirai en premier lieu que cette rencontre doit être élargie à d’autres organisations patronales, le FCE certes est dynamique mais nous pensons avant tout à l’Algérie entière et il faut dépasser la relation FCE-Medef. Maintenant c’est aux autres organisations patronales de prouver leurs capacités et leur dynamique économiques.

On dit souvent que les opérateurs français préfèrent investir au Maroc qu’en Algérie. Pourquoi à votre avis ?

Nous avons envie de les comprendre mais il faut reconnaître que chez nous il y a un problème d’environnement concernant les investissements. Nous n’avons pas encore une administration lourde. Les lois et les réformes ne sont pas stables, à chaque fois on révise une loi, pourtant c’est la base de la réussite des réformes et surtout dans le domaine des investissements.

Les opérateurs français doivent comprendre aussi que l’Algérie est un grand marché de matières premières dans le monde arabe. Il faut surtout valoriser cette énorme richesse c’est le point fort de l’Algérie si elle veut attirer les investissements étrangers. Nous avons besoin que le Medef s’installe chez nous car les 2/3 des opérateurs algériens ne sont pas très lourds.

Et pour ce qui est de la loi 49-51 ?

Cette loi je pense qu’elle ne gêne plus les investisseurs étrangers du moment qu’il y a eu de nouvelles dispositions de son application dans la LF 2018. Elle concerne seulement certains secteurs stratégiques. Ce n’est plus un obstacle.


Plus d’info: Une contribution du Pr A. Mebtoul : les multiples raisons de « l’urgence d’un co-partenariat gagnant-gagnant entre la France et l’Algérie »


 

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