3 109 tentatives d’immigration clandestine avaient été déjouées par les garde-côtes algériens sur le littoral de 1200 kilomètres (km) de long, en 2017, a fait savoir la Ligue Algérienne des Droits de l’Homme (LADDH) dans un communiqué rendu public hier.
Parmi ces migrants, il est recensé 189 femmes et 839 mineurs accompagnés ou non accompagnés. Ce chiffre « ne reflète en aucun cas la réalité du terrain, puisqu’il s’agit uniquement des harragas qui ont été arrêtés, sans tenir compte de ceux qui sont morts noyés en mer lors de leur fatale aventure et qui n’ont jamais été repêchés à ce jour ». Il en est de même, ni chiffre ni information ne sont disponible, selon la LADDH, pour « ceux qui ont pu atteindre leur objectif en arrivant sur les côtes espagnoles ou italiennes ». Dans les rapports des O.N.G (Organisations non gouvernementales), cité par la même source, « ces informations restent surement incomplètes et exigent plus d’efforts pour cerner de plus près ces chiffres « plus de 17500 algériens » sont détenus en Europe ».
« Ces jeunes fuyaient le chômage dont le taux enregistré dépasse les 35% et la dégradation de leur niveau de vie aussi, tant que seuls 10% d’Algériens détiennent 80% des ressources du pays, une situation très inquiétante et qui confirme que les différences s’agrandissent entre les classes du peuple de façon inédite dans l’histoire de l’Algérie », considère la Ligue.
Pour cette dernière, « notre vision des tentatives désespérées de nos jeunes pour ce qui est supposé être une émigration clandestine doit impérativement changer afin de mieux convenir à la réalité, éthiquement, mais aussi juridiquement ». L’option « répressive », adoptée par les autorités en Algérie, « n’a visiblement servi à rien », estime la LADDH. Il s’agit du « dispositif criminalisant l’émigration clandestine (loi n°09-01 du 25 février 2009 portant sur les infractions commises contre les lois et règlements relatifs à la sortie du territoire national) ». Les migrants, de tous âges et sexes, et parfois de toutes les conditions, tentent la harga sans se soucier des peines énoncées dans le texte (emprisonnement de deux à six mois et une amende de 20 000 à 60 000 DA ou de l’une de ces deux peines seulement), relève la Ligue. « La loi répressive ne dissuade pas les harraga décidés à s’embarquer pour ce qu’ils considèrent comme l’eldorado », affirme-t-on de même source. En attendant un outil de lutte contre l’immigration clandestine plus porteur, la LADDH se déploie sur le terrain « sans moyens face à cet afflux de migrants dans plusieurs régions au large des côtes de 1200 km , notamment à Annaba, El-Tarf, Chlef, Mostaganem, Aïn Témouchent, Oran ou encore Skikda », indique le communiqué.