L’express DZ : En guise de réponse aux préoccupations des boulangers, le ministère du commerce s’est engagé à approvisionner les boulangeries d’une nouvelle farine spéciale exclusivement destinée à la production du pain et d’un coût moins cher. Y a-t-il du nouveau à ce sujet ?
MKalafat : pour l’instant non. Le ministre du Commerce a fait cette déclaration à la radio et a indiqué « qu’un dossier relatif à cette question est actuellement à l’étude au niveau du gouvernement, afin de trouver une solution pour éviter de recourir à une augmentation du prix.
Il a même parlé de l’existence de contacts permanents avec les organisations professionnelles pour trouver des solutions adéquates au problème relatif à la tarification du pain sans passer par une augmentation du prix.
Mais nous attendons toujours l’application de cette mesure.
En cas où les choses trainent à ce sujet, que comptez-vous faire entant que représentant des boulangers ?
Il faut savoir que notre patience a des limites. Cela fait des années que notre problème traine et je ne comprends pas pourquoi le Gouvernement laisse les choses trainer lorsqu’il s’agit des boulangers. Les revendications des transporteurs ont été satisfaites, celles dans d’autres secteurs comme l’éducation, air Algérie, ou bien la santé ont été également réglées. Sauf pour les boulangers. Pourtant, nous ne demandons pas l’impossible. Juste trouver une solution pour que le boulanger bénéficie d’une marge bénéficiaire. Je dirai que si les choses trainent encore, et si le ministère du Commerce ne commence pas l’application de cette mesure dans les jours qui viennent, et bien les boulanger vont exploser de nouveau. Cette fois-ci ce n’est pas la grève, mais la hausse du prix du pain car nous ne pouvons encore résister plus, la majorité des boulangers si ce n’est pas la totalité sont déficitaires. Les boulangers risquent donc d’exploser si le ministère n’applique pas cette mesure dans les prochains jours.
Si l’activité commerciale a connu, dans son ensemble, une baisse en 2017, la boulangerie n’a cessée de vivre au rythme des crises renouvelées depuis quelques années déjà. Certains chiffres révèlent le marasme dans lequel se débat cette activité. Pouvez-vous nous donner quelques chiffres à ce sujet ?
Il faut savoir qu’en une année presque 4000 boulangers ont baissé rideau, ou ont changé d’activité. Au niveau d’Alger, le nombre de boulangeries est passé de 1.400 à 630 durant les quatre dernières années.
Comment se fait-il que cette activité dont les produits sont indispensables au besoin des ménages algériens, se retrouve aujourd’hui en situation de crise ?
Les boulangers se plaignent surtout de l’augmentation des coûts et des intrants qui érodent leurs marges bénéficiaires. Alors que le prix des matières premières et des différentes charges augmentent d’année en année, le prix du pain, lui, stagne.
