Chafir Ahmine économiste et professeur à l’université d’Alger : « La liste des produits interdits à l’importation devrait être bien étudiée »

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L’express DZ : Au moment où le Gouvernement tente de réduire la facture des importations en instaurant de nouvelles mesures y compris l’interdiction d’importation de certains produits, les gens craignent que la production locale ne puisse satisfaire les besoins des consommateurs et ont peur aussi des pénuries et des hausses des prix. Comment analysez-vous cette situation ?

M Ahmine : D’abord il faut reconnaitre que la décision du Gouvernement d’interdire l’importation de certains produits est une décision juste. C’est une façon de faire face aussi à la crise que vit le pays depuis quelques années sachant que la baisse du prix du baril de pétrole au niveau du marché international a impacté négativement l’économie de l’Algérie et que cette même économie n’arrive pas à générer des produits aptes à être exportés pour atténuer le choc causé par la réduction des revenus des exportations des hydrocarbures au profit de nos clients. Ce qui fait que les recettes de l’Algérie baissent, traduites par un déséquilibre de la balance commerciale. Donc devant cet état de fait, le Gouvernement cherche à rationaliser ses dépenses en attaquant le secteur des importations qui se caractérise par le blanchiment d’argent, la fuite des capitaux etc… donc pour moi interdire l’importation de certains produits est une décision juste.

Comment rassurer les consommateurs ?

Justement pour ne pas arriver à tomber dans le problème des pénuries ou de la hausse des prix, il faudrait que la liste des produits qui soient interdits à l’importation soit bien étudiée, par un comité spécial et que les décisions ne soient pas juste administratives, il faut qu’elles soient appliquées sur le terrain. Donc il faut bien cibler les produits, et ne pas toucher par exemple aux intrants ce qui pourrait nuire au développement de la production locale. Il faut aussi aller par étape, c’est-à-dire liste par liste et ne pas interdire à la fois.

Est-ce que cela pourrait aussi encourager le développement de la production locale ?  

Je l’ai toujours dit dans mes précédentes interventions, que de telles mesures ou celle de l’imposition des licences d’importations ne suffisent pas à elle seule pour encourager et booster la production locale. Il faut toute une série de mesures qui doivent accompagner ces décisions.  Certes le gouvernement opte pour le développement de l’industrie mais il y a d’autres secteurs qui méritent un grand intérêt comme celui des technologies de l’information et de la communication devrait être développé encore plus, mais aussi, l’investissement dans les énergies renouvelables. Ce qui est conditionné par le renforcement des capacités de l’outil de production.

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