Industrie automobile : Qu’est ce qui a changé ?

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Au moment où le Gouvernement utilise tous les moyens pour réduire la facture d’importation surtout pour le secteur de l’automobile, voilà que les statistiques du CNIS viennent semer le doute sur l’efficacité de ces mesures.

En effet, le Gouvernement a décidé d’instaurer le système de quota pour l’importation de véhicules neufs, alors que la facture d’importation des collections CKD servant au montage des véhicules de tourisme s’est établie à 1,34 milliard de dollars entre janvier et fin novembre 2017, contre 645 millions de dollars à la même période de 2016.

Cette hausse de la facture fait réagir les experts du domaine qui ont toujours appelé à aller vers une stratégie industrielle qui puisse rassurer et conforter les investisseurs dans leurs choix.

Pour le consultant en industrie automobile, Mohammed Yaddadene, l’Algérie n’a pas encore réglé le problème de la facture d’importation, du moment que la facture est en situation de transverse vers ce nouveau système qui est le CKD.

« Je l’ai toujours dit, le montage de véhicule n’apporte pas grand-chose en matière de création d’emploi et de richesse », nous dira M Yaddadene qui ajoute que ce résultat prouve l’absence d’une stratégie et de vision à long terme pour le développement du secteur automobile.


Plus d’infos: Mohamed Yaddadene Consultant dans le secteur automobile. « Chaque marque doit mobiliser ses partenaires pour un accompagnement local »


Le secteur vit une situation très délicate, selon lui, au moment où plusieurs sociétés ont réduit leur personnel. M Yaddadene donne l’exemple de Toyota qui a fermé récemment ces deux succursales à Blida et Annaba.

« On est en train de chercher des solutions sans pour autant avoir une idée claire et une stratégie efficace dans le domaine de l’industrie automobile », précisera M Yaddadene en poursuivant « il faut intégrer des textes de lois adaptés pour encadrer la politique industrielle et ce, en améliorant toutes les conditions.

La mise à niveau de tous les rouages administratifs afin de lever les contraintes pouvant freiner le développement de la politique des investissements industriels ».

Concernant la liste « restrictive » d’entreprises autorisées à exercer dans ce domaine en différenciant entre celles qui activent dans l’activité de montage et de production des véhicules automobiles touristiques et celles qui sont versées dans la production et le montage des camions, des autobus et autres véhicules utilitaires, M Yaddadene s’interroge sur les critères retenus pour établir cette liste.

« Sur quels critères s’est basé le gouvernement pour sélectionner les entreprises autorisées à faire le montage de véhicules. On a écarté certains et permis aux nouveaux d’exercer l’activité c’est un peu flou », dira M Yaddadene.

Pour rappel, cinq entreprises ont été retenues pour le montage des véhicules de tourisme : SPA Sovac (Volkswagen, Seat…), SARL Tahkout (Hyundai), SPA Renault, Peugeot et Nissan.

Aux dernières nouvelles le gouvernement a décidé de suspendre cette « restriction » mais il reste que le dossier est entouré de zones d’ombre, attestent des observateurs.

Le secteur du montage de véhicules est tellement juteux que plusieurs forces, tapis dans l’ombre, se livrent une véritable guerre en utilisant chacun à sa manière ses réseaux au sein du pouvoir afin de prendre sa part du gâteau.

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