La grogne reprend en Kabylie. Des dizaines de milliers de personnes ont battu le pavé ce lundi dans toute la Kabylie pour dénoncer la décision du parlement (contrôlé par le FLN et le RND) qui a voter contre une proposition de financement de la généralisation de l’enseignement de Tamazight, dans le cadre du projet de loi de finances 2018.
En effet, les wilayas de Bejaia, Tizi-Ouzou et Bouira ont vécu au rythme de la contestation, ce qui rappelle un épisode douloureux vécu par les populations de ces régions qui n’ont cessé de se battre pour leur langue et leur culture depuis les années 1980.
Paradoxalement ce n’est pas le gouvernement qui empêche l’émancipation de Tamazight mais se sont les élus du peuple supposés défendre les aspirations populaires qui bloquent un projet qui aurait pu concilier la population de Kabylie avec le pouvoir et son parlement.
Les quelques députés issus de l’opposition n’ont rien pu faire face à une majorité parlementaire qui a prouvé encore une fois son ignorance puisque la constitution stipule clairement que Tamazight doit être promu à travers des mécanismes qui devaient être mis en place par l’état Algérien. Ce sont ces mécanismes qui viennent d’être bloqués par les élus, en ratant du coup l’occasion de gagner de la sympathie et surtout un peu en crédibilité. Les députés de la majorité ont réussi à ouvrir une brèche et raviver les blessures que l’on croyait fermées.
Depuis deux semaines, des étudiants, des lycéens et de simples citoyens occupent la rue à travers toute la Kabylie. La région renoue avec la contestation après une accalmie qui a duré des années.
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