Énergie renouvelable :  » l’Algérie tourne en rond »

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« L’Algérie ne pourra, à mon avis, produire les 22.000 mégawats d’énergies renouvelables programmés d’ici 2035 ;  car cela exige pas moins de 80 milliards de dollars d’investissements. Or l’Algérie traverse une crise financière et les investisseurs étrangers ne se bousculent pas devant le portail Algérie.  Et puis  on n’investit pas dans un pays qui ne dispose pas d’un marché national des énergies renouvelables (EnRs). L’Algérie ne dispose pas encore d’un marché national qui puisse attirer les investissements étrangers dans le secteur des énergies renouvelables »assène ce matin du dimanche, Abdelmadjid Attar,  expert algérien et ex PDG de Sonatrach, en marche de l’inauguration des travaux du 1er congrès international  des énergies renouvelables; organisé durant trois jours (1er, 2 et 3) au centre international des conférences d’Alger (CICA).

« Le problème de l’Algérie n’est pas d’origine énergétique. Mais elle connait un problème économique; c’est-à-dire la rente pétrolière et l’absence de diversification économique. Plus de 50% de nos ressources financières vont à la rente » a-t-il ajouté. Il va encore plus loin pour dire que ce n’est pas dans 5 ans que l’Algérie va exporter les produits agricoles ou ses voitures dont les technologies de fabrication sont pratiquement dépassées (Dans d’autres pays ; les voitures fonctionnent avec l’électricité ou elles sont hybrides), estime Abdelmadjid Attar.

Ainsi  selon lui ; l’Algérie est encore en train de tourner en rond et ne dispose pas d’une vision claire de développement des énergies renouvelables ou plutôt le solaire; encore mois pour l’éolien ou le géothermique. Certes le gouvernement a lancé des appels d’offres internationaux pour la production de 4500 mégawats pour chaque tranche.

Le taux d’intégration nationale ne dépasse pas les 2% 

« C’est difficile de créer des grandes centrales de 1000 et 1500 mégawats. Ce n’est pas possible au vu des investissements qu’il faut consentir. Les autorités concernées doivent plutôt décentraliser la production des énergies: renouvelables en fonction des capacités de chaque de wilayas et régions » soutient l’ex patron de Sonatrach ; comme recommandation.

Si de par le monde les investissements dans les EnRs s’intensifient, force est de constater qu’en Algérie, ces derniers sont marginaux; comparés aux potentialités dont jouit le pays.  Les investissements consentis à ce jour par l’Etat sont en effet marginaux, comparés à l’objectif fixé dans le programme national des énergies renouvelables (22.000 mégawats). Aujourd’hui le taux d’intégration du renouvelable dans le bilan national n’excède pas les 2%. Des contraintes multiples et des risques identifiés limitent, selon les experts, les investissements dont fondamentalement le coût du financement, la rentabilité des investissements et leur sécurisation, le manque de qualification des ressources humaines.

A titre illustratif, en 2017, plus de 387 milliards de dollars US  investis à travers le monde; 7000 tWh de capacités installées, générant 10 millions d’emplois. Toujours dans le même ordre d’idées, le coût de l’investissement des centrales en Afrique a baissé d’environ 62% depuis 2012 avec une tendance à la baisse d’environ 59% pour les décennies à venir ; selon une source IRNA.

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