Libye, Sahel, Syrie.. Dominique De Villepin défend la position Algérienne

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L’ancien premier ministre sous Jacques Chirac, a défendu ce mardi soir les positions de l’Algérie par rapport à ce qui se passe en Libye, le sahel, la Syrie, non sans préciser que la voix de l’Algérie doit revenir sur la scène mondiale.

Intervenant à l’occasion d’une conférence animée à l’école supérieure Algérienne des affaires (ESAA) sous le thème « Réconcilier les silences : donner sa parole pour la paix », De Villepin a assuré que l’Algérie doit jouer un « rôle-pivot » dans la région et en Afrique.

« Nous devons tous soutenir l’Algérie dans sa position contre l’ingérence et l’interventionnisme étrangers » a déclaré l’ancien ministre des affaires étrangères qui a eu pour rappel, en 2003, le courage, devant le conseil de sécurité de l’ONU, de dire clairement non aux états Unis d’Amériques qui s’apprêtait à intervenir militairement en Irak, avec toutes les conséquences que nous connaissons aujourd’hui.

Pour Dominique De Villepin, les interventions militaires, au lieu de régler des problèmes ou les conflits, ont au contraire provoqué des désastres en radicalisant les populations autochtones.

Les exemples sont légion à travers l’histoire, atteste M De Villepin qui a consacré un ouvrage en 2016 intitulé « Mémoire de paix pour temps de guerre ».

« Mon intervention à l’ONU en 2003 était une parole contre l’unanimisme » a-t-il encore déclaré en soulignant que « nous devons aux générations futures d’apporter la paix ».

Algérie-France : « Il faut se regarder en face »

L’ancien premier ministre a par ailleurs évoqué la question de la mémoire, sans ambages, affirmant que l’instrumentalisation de la question en France doit cesser tout comme les « conflits » en Algérie pour s’approprier la révolution doivent également connaitre un terme pour laisser place à la réconciliation.

« Il faut se regarder en face, agir côte à côte pour sortir des silences et nous avons besoin aujourd’hui de donner la parole à ceux qui ont vécu la période du colonialisme » a déclaré Dominique De Villepin qui a rappelé une déclaration de feu le président Boumediene, à savoir que « les relations entre l’Algérie peuvent être bonnes ou mauvaises mais en aucun cas ordinaires ».

Pour l’ancien ministre des affaires étrangères, qui était, sur la tribune, aux côtés de l’ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt ainsi que le président de la chambre de commerce et d’industrie, Amor Benamor, ce qui rassemble Algériens et Français est plus important aujourd’hui que ce qui les séparent.

« La violence de la séparation, nous en souffrons souvent, il ne faut se leurrer mais il faut aller de l’avant ensemble » a encore fait savoir De Villepin qui salue la démarche du président Macron qui va, selon, lui dans le sens de l’apaisement et de la réconciliation et qui a été affichée clairement lors de sa visite à Alger.

Dominique De Villepin  a appelé solennellement les autorités Algériennes à « faire un geste » et à donner des visas  aux pieds noirs et aux Harkis pour leur permettre de visiter l’Algérie qu’ils aiment encore tendrement, avant de disparaitre de cette terre.

« Le silence des pères devient le tabou des enfants » a déclaré le conférencier qui  suggère de se doter d’une institution accueillant les témoignages de ceux qui ont vécu cette époque afin de permettre à « une génération qui est entrain de disparaître et d’emporter avec elle la part vivante de cette mémoire ».

« Aujourd’hui nous avons besoin de donner la parole aux acteurs de la période coloniale » dira De Villepin pour qui sans ce travail de mémoire, l’Algérie et la France continueront à se regarder en chiens de faïence.

Evoquant le partenariat économique, l’ex premier ministre a plaidé pour une coopération entre l’Europe, le Maghreb et l’Afrique.

Mais cela ne peut exister sans une renonciation entre l’Algérie et le Maroc. «Le non Maghreb coute deux milliards d’Euros annuellement au Maroc et à l’Algérie », a déclaré De Villepin qui appelle la France et l’Espagne à s’impliquer pour régler le conflit au Sahara occidentale.

« Il y’a un risque de radicalisation des jeunes Sahraouis qui vivent dans les camps »  a averti l’ex premier ministre qui craint un risque pour toute la région si le conflit ne trouve pas de solution.

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