L’express DZ : Le bras de fer engagé entre le ministère de l’Éducation nationale et le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique promet d’être dur, long et non sans répercussions négatives sur les élèves. Et pour cause ! Le Cnapest-élargi a décidé de durcir son mouvement de protestation nationale lancé le 7 octobre dernier. Pourquoi à votre avis cette position malgré les multiples réunions avec la tutelle ?
M Tessa : Demandez-leur de vous dire pourquoi. Ce que je ne comprends pas c’est l’indifférence et le cœur de pierre que peut avoir un adulte devant le désarroi et le désespoir d’un élève (surtout ceux issus de familles pauvres).
Quelles conséquences sur l’année scolaire des élèves ?
Les conséquences sont connus: d’ordre pédagogiques, pertes des repères scolaires, dégoût des études, décrochage, retards difficilement rattrapables ( à moins que les suppléants soient disponibles), oisiveté qui les poussera vers les fléaux sociaux……..
Le Cnapest a appelé hier le ministre à jouer le rôle de médiateur entre le syndicat et le ministère de l’Education nationale pour « trouver des solutions aux problèmes posés, précisant que « si nous parvenons à des résultats, nous convoquerons le Conseil national pour prendre la décision appropriée ». Quel commentaire faites-vous dans ce sens ?
La puissance publique doit faire appliquer la LOI et ne pas se contenter de la rappeler aux citoyens, notamment dans un secteur aussi sensible et stratégique que l’éducation. La faiblesse de l’Etat ou sa force ne se mesure pas à sa puissance militaire mais à sa capacité à défendre les plus fragiles, les enfants. Il n’y a qu’une solution pour stopper cette déstabilisation permanente qui frappe l’école algérienne: octroyer un statut de souveraineté au ministère de l’éducation comme la Défense ou la Justice ou l’Intérieur. Alors là les choses rentreront dans l’ordre et la sérénité pour travailler sur le plan pédagogique trop longtemps délaissé.