Investissements en France contre « savoir-faire » pour l’Algérie

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Le président du Medef (Mouvement des entreprises en France), Pierre Gattaz, lance ce mercredi à Alger un appel aux chefs d’entreprises algériens à « investir en France » et les entrepreneurs français à « apporter leur savoir-faire » à l’Algérie.

C’est lors de son intervention à l’ouverture de la rencontre qui a permis la création du Conseil d’affaires algéro-français suite à la signature d’un accord par les deux présidents, Mr Gattaz, pour le Medef, et Ali Haddad, pour le Forum des Chefs d’entreprises (FCE), qu’il lance ce message. Les deux autres portent pour le premier d’aller vers le « concret » et de « donner des signaux » notamment en matière de climat des affaires  en matière de taxes et d’impôts, sur les licences d’importations, sur le transfert des dividendes et la règle 51/49. Il a qualifié cette règle de « sujet éminemment politique ». Pour sa part le ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, répond de façon percutante et directe par sur cette règle « la majorité est souvent détournée ». Le second est de miser sur les jeunes d’où la signature d’un autre accord entre Jil’FCE (Algérie) et AGIP (France).

En effet, actuellement, dans le cadre de cette règle,  de répartition du capital dans un partenariat avec des étrangers, le management est cédé à la partie étrangère, les 51% sont répartis entre deux ou plusieurs actionnaires algériens et dans plusieurs cas le Fonds national d’investissement (FNI) est engagé notamment dans des partenariats avec les français. De plus, les profits sont répartis équitablement. Aussi, cette règle ne s’inscrit plus dans le cadre d’une loi, à savoir le code de l’investissement, mais dans la loi de finances.

Yousfi : « L’industrie automobile n’est pas du montage »

Mr Yousfi ajoute aussi, face à l’assistance française, qu’ « elle n’a pas découragé les investisseurs » en citant plusieurs nationalités y compris les français. Une manière subtile de dire aux patrons français qu’ils ne sont pas seuls en course. Ce que le président du patronat français a bien saisi d’ailleurs. Indiquant que l’Algérie est « en phase où nous pouvons accélérer l’industrie ». Il énumère les secteurs d’activités industrielles qui connaissent une « avancée » tels que l’agroalimentaire, le ciment, la sidérurgie et l’automobile. A ce dernier sujet, pour le ministre, « l’industrie automobile n’est pas le montage ». Et d’ajouter que « là, le rôle des entreprises françaises peut intervenir dans la fabrication des composantes ».

Dans différents secteurs, « l’engineering est ouvert au partenariat » ainsi que le secteur minier où des partenariats se sont créés avec des pays « hors Europe », relève ce membre du gouvernement.  Les invitant à investir dans ce domaine, il signale que « le champs est libre ».  Il reconnait, toutefois, que des difficultés existent mais demande aux partenaires français d’être « patients », « connaitre l’environnement des affaires en Algérie » et « voir le long terme ».

Pour preuve de volonté des autorités publics à trouver des solutions, « un groupe y travaille pour lever les difficultés » notamment portant sur les retards de paiement dans le cadre des marchés publics et les lourdeurs administratives.

Dans les énergies renouvelables (ENR), suite à la rencontre Energie organisée, du 17 au 19 janvier dernier à Alger, par le FCE, Sonatrach et Sonelgaz, il a été décidé le lancement d’un programme de 500 mégawatts (MW)- 1 gigawatts (GW) avec la participation de l’industrie locale pour la fabrication de modules, de câbles, d’onduleurs et de structures de support. Une étude de faisabilité de Wafers (une plaque de semi-conducteur) entre CEA/ INES est en cours, a fait savoir le patron de Tell Group, Mouloud Bakli. L’Algérie est classé au 3ème rang des pays les plus ensoleillés.

23 000 étudiants de la diaspora, un « vivier » pour le partenariat algéro-français

Pour sa part, Ali Haddad a mis en avant les atouts du pays en matière de vivier pour l’entreprenariat de jeunes et des compétences. Il s’agit de 320 000 diplômés qui rejoignent le marché du travail chaque année. Il profite de l’occasion pour lancer un appel aux décideurs de l’Enseignement supérieur pour revoir l’offre de formation dans les universités et écoles spécialisées en Algérie pour les mettre en adéquation avec la demande du marché et répondre aux besoins et aux exigences du temps. L’autre atout, selon lui, la diaspora algérienne en France dont 23 000 étudiants formés dans ce pays voisin. Il constitue, de son point de vue, un « vivier qui peut contribuer à améliorer qualitativement et quantitativement le partenariat entre les entreprises des deux pays » pour façonner l’Algérie de 2030.

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