L’express DZ : Le pétrole a dépassé aujourd’hui les plus hauts sommets depuis au moins trois ans. Vers 05H00 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en février, progressait de 50 cents à 63,46 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en mars, gagnait 35 cents à 69,17 dollars. Quel commentaire faites-vous à ce sujet ?
Pr Chitour : Je dirai seulement que c’est un très mauvais signal pour le réveil de l’Algérie en ce qui concerne la rente pétrolière. Evidemment le prix du baril augmente et ce sont des dollars en plus pour la caisse de l’Etat. Mais, pour moi, c’est remettre aux calendes grecques tout ce qui a trait au développement des énergies renouvelables. On avait un espoir lorsque le prix du baril est tombé, secouant les pouvoirs publics à chercher d’autres alternatifs pour compenser ses pertes financières, comme de chercher d’autres ressources d’énergie. Certes un baril à 70 dollars peut réjouir les pays producteurs, mais le problème c’est qu’on a peur que cela va se tourner contre le développement des énergies renouvelables.
Quelles sont vos prévisions concernant les prix du baril pour les prochains mois ?
Il faut savoir que la principale raison de cette hausse est due à une légère baisse du nombre de puits en activité aux Etats-Unis et aux tensions en Iran. C’est aussi parce que c’est l’hiver et la demande est très forte en cette période de l’année. Il faut s’attendre à ce que les prix baissent en été lorsque l’offre serait excédentaire et la demande baisse. Rappelons que les prix étaient tombés en février 2016 à des plus bas de 13 ans, sous les 30 dollars le baril en raison d’une offre largement excédentaire.
En conclusion ?
En conclusion je dirai qu’il ne faut plus se soucier du prix du pétrole, il faut plutôt tourner le dos à la rente pétrolière, et réfléchir à une bonne stratégie de développement des énergies renouvelables car jusqu’à présent nous n’avons pas de vision claire à ce sujet.
Plus d’infos: Le Brent à 68.72 dollars: Son plus haut niveau depuis Mai 2015
